Les deux femmes gendarmes ont été abattues alors qu’elles étaient désarmées. Elles ont tenté de se protéger avant de recevoir une balle dans la tête. Les experts se succèdent devant la cour d'assises du Var à Draguignan, pour démontrer dans quelles conditions l'adjudant Alicia Champlon, 28 ans, et le maréchal des logis chef Audrey Bertaut, 35 ans, ont été tuées à Collobrières, en juin 2012. Des moments très durs pour les familles, et particulièrement mercredi. Malgré l'aide de psychologues présents, les deux mères des militaires se sont effondrées au cours de cette journée des plus éprouvantes.
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Une erreur d’enregistrement… et la voix d’Alicia. Bien sûr, elles savaient que ce serait dur. Personne n’est jamais préparé à l’horreur quand il s’agit de son enfant. Les familles ont tenu le choc, comme elles ont pu, depuis deux jours. Elles ont parfois quitté la salle en pleurs, mais elles sont toujours revenues s’asseoir au premier rang. En cherchant des yeux, le regard de celui qui a tiré à bout portant, dans la tête de leur fille.
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Mercredi, le choc a été terrible. Le président souhaitait entendre l’appel téléphonique d’une habitante réclamant l’aide des gendarmes. Mais c’est un autre enregistrement qui a démarré par erreur : "ok ça marche, on y va !", peut-on entendre d’une voix énergique et enjouée : celle d’Alicia. Avec Audrey, elles foncent à Collobrières. Dans la salle, il n’y a plus rien que des sanglots.
"Faire revivre la présence physique de leurs filles". Me Virginie Pin, avocate des familles, a pourtant essayé de les préserver, jusqu’à tenter de les empêcher d’entrer pour ne pas entendre de telles horreurs. Mais rien à faire, elles veulent être là. "Elles sont viscéralement accrochées à leur banc. Il faut qu’elles voient tout et qu’elles entendent tout", confie l’avocate au micro d’Europe 1.
"Je pense qu’à travers ça, c’est la présence physique de leurs filles qu’elles veulent faire revivre à cette audience. C’est pour ça que c’est si lourd pour elles", analyse-t-elle. Ce matin (mercredi), elles se sont effondrées toutes les deux. Quant on voit les corps dessinés, on imagine comment était le bras replié devant le visage pour parer le coup de feu. C’est trop", conclut-elle. Mais les deux femmes resteront jusqu’au bout : c’est la promesse qu’elles ont faites à leur fille.
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