Le directeur-adjoint de la PJ de Lyon, Michel Neyret, 55 ans, en garde à vue depuis jeudi dans une enquête pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent, "conteste les faits" et se montre "combatif", a indiqué vendredi son avocat. Le "super flic" était toujours entendu à Paris vendredi matin par la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris et devrait être déféré en vue d'une mise en examen et d'un éventuel mandat de dépôt.
Il avait été arrêté jeudi et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent, selon les informations recueillies par Europe 1. C’est l’IGS, l'Inspection générale des services, qui est allée interpeller à son domicile le numéro 2 de la PJ lyonnaise, âgé de 55 ans, avec son épouse.
De graves soupçons
Le dossier serait accablant pour Michel Neyret : le "grand flic", admiré et respecté par ses pairs, est soupçonné de corruption et aurait notamment vendu des informations à des trafiquants de cocaïne, qui ont ainsi pu échapper à divers coups de filet. Il aurait peut-être même vendu de la drogue à des indicateurs.
Dans le cadre d'une enquête sur un trafic international de stupéfiants passant par l'Amérique du sud, des soupçons se sont alors portés sur des policiers, d'où la saisine de la "police des polices". Au fil de leurs investigations et des écoutes menées, les juges parisiens de la JIRS et la "police des polices" ont mis en évidence des "liens entre le grand banditisme" en cause dans cette affaire, et des policiers, commissaires et officiers.
Des perquisitions en Suisse
Des comptes bancaires à destination de la Suisse, vraisemblablement alimentés par l'argent de la drogue, ont été découverts, orientant également l'enquête vers du possible blanchiment. Des perquisitions ont d'ailleurs eu lieu dans des banques de Genève jeudi et vendredi dans le cadre de ce dossier. La France a pour cela demandé l'entraide judiciaire de la Suisse dans ce dossier.
Plusieurs interpellations ont eu lieu jeudi : celle de la compagne de Michel Neyret, ainsi que celles de trois personnes soupçonnées de trafic de stupéfiants, placées en garde à vue à la brigade des stupéfiants parisienne. Trois policiers lyonnais ont également été placés en garde à vue.