Deux militaires ont été tués et un troisième a été grièvement blessé jeudi par un tireur qui a ouvert le feu sur ses victimes froidement, à bout portant, près d'un distributeur de billets dans un quartier paisible de Montauban, avant de prendre la fuite en scooter.
C'est la seconde fois en cinq jours que des militaires sont victimes de tireurs en deux-roues dans la région de Toulouse, mais les enquêteurs n'établissent pas officiellement, pour l'instant, de lien entre les deux affaires. Néanmoins, le procureur de Toulouse, Michel Valet, a indiqué qu'ils se posaient des "questions sérieuses", en raison de "ressemblances, ne serait-ce que par la qualité des victimes".
Une demi-douzaine de policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire se sont rendus à Montauban vendredi, selon les informations d'Europe 1. Le groupe, emmené par le directeur central de la PJ Christian Lothion, doit appuyer les enquêteurs de la SRPJ de Toulouse. Officiellement, à ce stade, l'hypothèse terroriste reste une piste de recherche parmi les autres.
Tués à bout portant en pleine tête
Dimanche à Toulouse, un militaire de 30 ans, membre du 1er Régiment du train parachutiste de Francazal, en Haute-Garonne, en civil, a été tué d'une balle en pleine tête par un meurtrier en deux-roues. Or ce dernier venait de publier une annonce pour vendre sa moto, annonce dans laquelle il précisait être militaire.
Jeudi, les deux victimes ont également été tuées de la même manière, ce qui alimente le doute, d'autant que, de source proche de l'enquête, on indique que pour les meurtres de Montauban comme celui de Toulouse, le même calibre 11,43 a été utilisé, même si cela ne signifie pas qu'il s'agisse de la même arme. Claude Guéant a d'ailleurs répété vendredi que les pistolets automatiques utilisés sont "du même calibre" mais "pas forcément la même arme", indiquant qu'il pense avoir une réponse sur ce point "dans la journée".
A Montauban, la police judiciaire a retrouvé 17 douilles et un chargeur abandonné sur une voiture.
Le tireur en deux-roues
Dernier indice qui intrigue les enquêteurs : l'homme qui a tiré dimanche circulait en deux-roues, tout comme celui aperçu jeudi à Montauban.
Un témoin, qui traversait en voiture les lieux du crime, a raconté vendredi à Europe 1 :"Nous n'avons vu que les deux premiers corps. On était en voiture, on n'a pas entendu de tir, on a juste vu des tirs par terre. Je me suis arrêtée parce qu'il n'y avait pas de police, pas de pompiers".
Les enquêteurs se refusent pour l'instant à faire le parallèle entre les cas de Toulouse et Montauban mais se félicitent que le même service soit en charge des deux enquêtes, ce qui facilite les échanges d'informations. "Nous avons la chance que les deux affaires soient suivies par le même service d'enquête, les deux parquets sont en liaison très étroite", a déclaré le procureur de Toulouse.