INFO. Une "altercation" et pas un guet-apens prémédité. La fusillade qui a fait deux morts dans un quartier populaire de Montpellier samedi soir n'est pas de même nature que les règlements de comptes survenus à Marseille et Toulouse, a assuré lundi le parquet.
"On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agisse d'un règlement de compte comme il s'en passe à Marseille", a indiqué lundi Patrick Desjardin, le procureur-adjoint du parquet de Montpellier. "Il n'y a pas eu de guet-apens comme on le voit avec des tueurs à moto, il y a eu une altercation entre deux groupes vraisemblablement sur fond d'un trafic de drogue", a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse.
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Passe d'armes entre le maire et l'Intérieur. Le maire DVG, Philippe Saurel, avait invoqué dimanche les précédents de Toulouse, où deux règlements de compte à l'arme de guerre ont eu lieu en 24 heures il y a une dizaine de jours, et Marseille, où les règlements de compte sur fond de trafic de drogue font souvent la une, pour réclamer des effectifs de police supplémentaires, disant refuser que sa ville "devienne Chicago".
Éviter "l'outrance et la polémique". Lundi, le ministre de l'Intérieur a suggéré, dans un courrier adressé à l'édile, d'éviter "l'outrance et la polémique". Aussi "marquante" soit cette affaire, elle "ne saurait caractériser" la réalité de la délinquance de Montpellier, qui "n'a pas grand chose à voir avec les comparaisons, en forme de raccourcis, puisées dans l'histoire de la prohibition américaine", a estimé le ministre, dans cette lettre dont l'AFP a obtenu copie.
Une réponse "pas satisfaisante". Le maire de Montpellier a jugé lundi "absolument pas satisfaisante", la réponse du ministre. "Je tire la sonnette d'alarme", a insisté Philippe Saurel. "La circonscription de Montpellier s'est agrandie de deux communes, et de plus la population de la commune-centre croît au rythme de plus de plusieurs centaines d'habitants par mois", a fait valoir l'édile notant que "les effectifs de police nationale ne suivent pas cette double augmentation". Un constat partagé par le syndicat policier Alliance, qui déplore dans un communiqué cité par Midi Libre les baisses d'effectifs dans les villes de Montpellier et de Sète, "alors que les cambriolages et faits de violences explosent".
Un suspect toujours en fuite. Côté enquête, la police recherche activement un jeune homme suspecté d'avoir participé à ce double meurtre où deux hommes connus de la justice pour trafic de stupéfiants ont été abattus samedi soir dans le quartier Lemasson. "L'homme en fuite n'est toujours pas identifié", a indiqué lundi Gilles Soulié, directeur du SRPJ de Montpellier, précisant que "20 enquêteurs étaient mobilisés à plein temps sur cette enquête de crime flagrant", au cours de la même conférence de presse. Les autopsies des deux victimes sont en cours depuis lundi matin à l'Institut médico-légal de Montpellier, a ajouté le procureur-adjoint du parquet de Montpellier, Patrick Desjardin.