L'INFO. Un atelier de fonderie d'or clandestin, caché dans un foyer africain de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, a été démantelé mercredi par la police, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête.
De l'or volé en bijouterie... L'affaire débute en avril 2013 par un vol d'or commis au sein de la société "Thom Europe", un groupement de bijouteries implantées dans les centres commerciaux et situé à Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Un des employés de cette société, âgé de 58 ans, reconnaît en garde à vue avoir commis ce vol d'or pour le revendre à des Africains résidant dans un foyer à Montreuil, où est installée une fonderie clandestine. Les investigations de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis permettent d'identifier un Malien de 45 ans, comme le receleur qui alimente en or ce foyer, où est livré régulièrement du matériel de refonte d'or et d'argent.
...transformé en bijoux africains. L'homme est interpellé mardi sur son lieu de travail à Rocquencourt, dans les Yvelines, et une sacoche contenant plusieurs chaînes d'or, qu'il portait, est saisie. En garde à vue, il reconnaît appartenir à une communauté de forgerons maliens mais nie connaître les origines des matériaux précieux, destinés à être transformés en bijoux africains. L'un de ses contacts privilégiés, un Mauritanien de 44 ans, soupçonné de jouer les intermédiaires entre les forgerons et les clients africains, est également interpellé et placé en garde à vue mardi.
Une véritable forge mise au jour. Mercredi, les policiers, assistés des CRS, des douanes du Blanc-Mesnil et du Groupe d'intervention régional (GIR) de Seine-Saint-Denis, investissent le foyer africain où ils découvrent la fonderie clandestine. Une forge et plusieurs outils permettant de travailler l'or scellés au sol y sont installés. "L'atelier a été placé sous scellé judiciaire et un inventaire des bijoux trouvés est actuellement en cours", a expliqué une source proche de l'enquête.