Il a "reconnu avoir frappé" Alexandre avec un marteau, "parce qu'il avait la rage".
LES AVEUX. Le principal suspect dans l'enquête sur l'assassinat du jeune Alexandre Junca a avoué avoir tué le garçon en juin 2011à Pau. Cet homme, Mickaël Baehrel, présenté comme un marginal de 27 ans, a été mis en examen dimanche pour assassinat. Le procureur de Pau Jean-Christophe Muller a confirmé dimanche cet homme a "reconnu avoir frappé" Alexandre avec un marteau, "parce qu'il avait la rage, était énervé, alcoolisé". Samedi, trois autres personnes, deux hommes et une femme, avait déjà été mise en examen.
Meurtre avec préméditation. Ces trois suspects, Mike, âgé de 25 ans, Joseph, âgé de 74 ans, et Fatima, 47 ans, compagne du suspect principal au moment des faits, ont été mis en examen pour "avoir, entre le 4 et le 26 juin 2011, donné la mort à Alexandre Junca avec préméditation, avec des circonstances aggravantes d'actes de torture et de barbarie, et pour avoir enlevé, détenu et séquestré le 4 juin 2011 plus de sept jours le jeune homme en bande organisée". A tout cela vient s'ajouter la circonstance aggravante que ces faits ont été commis à l'encontre d'un mineur de quinze ans.
Éclaircir les circonstances. De son côté, le suspect a reconnu avoir tué Alexandre lors d'une rencontre fortuite qui aurait mal tourné. Il a présenté la thèse, dont il faudra déterminer si elle est a minima, d'une rencontre fortuite avec le jeune homme, qui aurait dégénéré en coups. Parmi les suspects, Joseph, un retraité, semble être le plus impliqué dans l'assassinat de l'adolescent de 13 ans. Il aurait notamment pu participer à son démembrement, selon une source proche du dossier. Les deux autres mis en examen affirment n'avoir rien fait, ont rapporté leurs avocats respectifs à l'issue de leur comparution devant le juge des libertés et de la détention (JLD).
Encore des zones d'ombres. On ne sait toujours pas si Alexandre est mort sur le coup ou s'il a été détenu et violenté pendant plusieurs jours. Le fémur du jeune adolescent avait été retrouvé en relativement bon état de conservation dans la rivière Gave qui arrose Pau, une quinzaine de jours après sa disparition. "Ce qui est important c'est de dire qu'on n'est pas encore au terme de l'information, il y a encore des zones d'ombre", a expliqué dimanche le procureur de Pau.
Trois ans d'enquête. Alexandre avait disparu le 4 juin 2011 alors qu'il se rendait chez son père, dans le centre de Pau. Un fémur de l'adolescent avait ensuite été retrouvé le 26 juin dans le Gave, puis le reste de son corps les 19 et 20 octobre, alors qu'il gisait sous des gravats, dans cette même rivière. La mort d'Alexandre avait suscité d'importantes manifestations de solidarité à Pau. En juillet 2011, environ 4.300 personnes avaient participé à une marche en hommage à l'adolescent disparu.