En 2011, à Tel Aviv, les deux Français avaient renversé et tué une jeune israélienne de 25 ans, Lee Zeitouni, avant de fuir immédiatement en France. Trois ans après, le procès d'Eric Robic et de son passager, Claude Khayat s'ouvre jeudi à Paris. L'affaire avait fait grand bruit en Israël et le pays tout entier aura désormais les yeux rivés sur la France.
Une fuite vers la France qui a indigné Israël. Jeudi, une quarantaine de journalistes israéliens sont attendus à l'audience. Au-delà de l'accident en lui-même, c'est l'attitude d'Eric Robic et de son passager qui avait terriblement choqué en Israël. Les deux hommes n'ont eu aucun geste pour secourir la victime. Ils n'ont passé aucun un coup de fil à la police. Pire, après leur fuite, ils ont sauté dans le premier avion pour la France, pays qui n'extrade pas ses ressortissants. Roy, le fiancé de Lee Zeitouni, ne peut toujours pas accepter ce départ immédiat.
>> LIRE AUSSI - Affaire Lee Zeitouni : le chauffard mis en examen
"Ce n'est pas comme s'ils avaient paniqué et étaient juste rentrés chez eux. Ils ont acheté un billet d'avion et pris la fuite", déplore-t-il aujourd'hui au micro d'Europe 1. "Entre temps, ils ont parlé à leur avocat et sont allés chercher leurs enfants à l'école. C'est calculé et très précis. Ces gars savaient comment prendre la fuite", dénonce le petit ami endeuillé.
Le témoignage de sa mère. Kate Zeitouni, sa mère, sera à l’audience. “S’ils s’étaient arrêtés, peut-être qu’ils auraient pu sauver ma fille. Mais ils ne l’ont pas fait”, a témoigné Kate Zeitouni au micro d’Europe 1. “Je ne demande que la justice, ça ne ramènera pas ma fille, mais je n’appelle pas ça un accident”, poursuit-elle.
"Il attend ce procès pour dire pardon". Cet esprit calculateur, la femme de Claude Khayat, le passager, le rejette totalement. Elle maintient que son mari n'a jamais voulu fuir la justice et ses responsabilités. "Il m'a dit qu'il a pris peur sur le moment. Il a pensé qu'il allait faire énormément de prison en Israël sans pouvoir voir ses enfants en France", rapporte-t-elle au micro d'Europe 1.
>> LIRE AUSSI - Israël : les "regrets" des chauffards
L'homme aurait même des regrets, selon sa compagne. "Il a envie de faire comprendre qu'il a beaucoup de peine et qu'il regrette énormément. Il attend ce procès pour dire pardon. A chaud, il a fait une chose. Aujourd'hui à froid il en ferait une autre", assure sa compagne qui s'inquiète aujourd'hui de la peine qui pourrait être prononcée. Car cette fuite pourrait coûter cher aux deux chauffards : le conducteur risque jusqu'à dix ans de prison.