INFO. Loan, 4 mois, est mort sous les coups de son père. Entendu dans le bureau d'un juge d'instruction, ce dernier a assumé lundi soir la totalité des violences faites au nourrisson. L'homme a ainsi été mis en examen pour "violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner". La mère du nourrisson a elle été mise en examen pour "non-assistance à personne en danger", "recel de cadavre" et "dénonciation d'un crime imaginaire".
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Au fur et à mesure des investigations, les fils de ce drame noués au sein du couple se démêlent. Lundi, les enquêteurs semblaient avoir mis au jour le scénario macabre imaginé par le couple afin de maquiller la mort de leur enfant en une étrange disparition.
Un poupon en plastique promené dans un landau. C'est un "scénario, voire une mise en scène, élaboré de manière concertée" par les parents de Loan, selon les mots de Bernard Robinet, le vice-procureur de Limoges. D'après l'autopsie du corps de l'enfant, Loan serait mort entre le 20 et le 21 août, soit six à sept jours avant la dénonciation du prétendu enlèvement, le 27. A compter de ce décès, le père et la mère ont promené un poupon en plastique dans un landau et ont continué à préparer des biberons, qui ont été découverts à leur domicile.
Égarer les enquêteurs, sur "la piste fantaisiste de l'enlèvement". Le but de ce scénario était "d'égarer les enquêteurs, en les conduisant sur la piste fantaisiste" de l'enlèvement "qui n'a pas résisté très longtemps aux investigations". Après leurs premiers aveux dimanche en garde à vue, les parents ont conduit les gendarmes jusqu'au lieu où a été enterré le nourrisson. Le corps a été retrouvé dans un sac en plastique non loin d'un étang, sur la commune de Saint-Sulpice-les-Champs, dans la Creuse, à une quinzaine de kilomètres de leur domicile.
"Des incohérences et des invraisemblances". Dès samedi, après leur placement en garde à vue, ils étaient apparus comme les principaux suspects. Le procureur de la République à Guéret, Sébastien Farges, évoquait "des incohérences et des invraisemblances" dans leurs dépositions. Depuis le début de l'affaire, le récit de l'enlèvement supposé de l'enfant par un inconnu, le 27 août, sous les yeux des parents, avait soulevé des interrogations. Cependant, dès l'annonce de la disparition, un vaste dispositif de recherches avait été mis en place. Plusieurs dizaines de gendarmes, appuyés d'un hélicoptère, de chiens et de plongeurs, avaient ratissé la zone pendant trois jours, en vain.
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Un père condamné pour des violences conjugales. Issu d'un milieu modeste et suivi par les services sociaux, le couple s'était installé à Lavaveix-les-Mines, à 25 km de Guéret, il y a trois ans. Le père travaillait comme maçon et la mère avait exercé le métier de serveuse. Le couple évoluait dans un "climat familial de violences", l'homme ayant été condamné pour des violences commises en février sur sa concubine. Mais "les services sociaux n'ont pas été défaillants. Ils sont allés au bout de ce qu'ils pouvaient faire", avait souligné dimanche le procureur de la République à Guéret, Sébastien Farges.