Quand la SNCF se retrouve sur le banc des prévenus. L'entreprise est jugée depuis lundi au tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, pour la mort de deux supporters de foot lillois un soir de match au Stade de France. Les faits se sont produits en 2009. Les victimes s'étaient égarées sur les voies du RER B avant d'être fauchées par un train. Un enfant de 10 ans et un ado de 18 ans sont morts sur le coups, une dizaine d'autres supporters ont été blessés. Les victimes affirment aujourd'hui que la porte supposée empêcher l'accès aux voies n'était pas fermée.
"C'est un terrible concours de circonstances". Deux des victimes sont venues raconter à la barre comment elles se sont se sont retrouvées en pleine nuit sur un pont ferroviaire totalement interdit au public. Ils sont ce soir-là une quinzaine de supporters du Losc à quitter le Stade de France alors que le match opposant leur équipe à l'Olympique Lyonnais vient de se terminer. Et il faut faire vite pour rejoindre l'autocar qui doit les ramener dans le Nord : le chauffeur a prévenu qu'il n'attendrait pas. Ensuite, "c'est un terrible concours de circonstances" qui amène le groupe à emprunter un escalier menant aux voies du RER B, précise l'un des avocats des parties civiles, Me Guillemin. Ils pensent alors pouvoir arriver plus vite à leur bus.
"Vous avez des gens qui ne connaissent pas le Stade de France, d'autres qui sont bloqués par les services de police, vous avez une désorientation et une mauvaise explication donnée par un stadier, puis un portique qui laisse croire que l'on peut retrouver le parking de l'autre côté (des voies)", raconte l'avocat. Personne n'entend le RER arriver.
La SNCF nie sa responsabilité. L'enjeu du procès est aujourd'hui de savoir si la SNCF est responsable de cet accident : la porte d'accès aux rails était-elle correctement fermée ou a-t-elle été forcée par le groupe de supporters ? La SNCF affirme que des contrôles avaient été effectués peu de temps avant l'accident. L'entreprise avance une troisième hypothèse : que la porte ait été forcée entre le dernier contrôle et le jour du drame.
>> LIRE AUSSI - Supporters fauchés par un RER, la SNCF jugée.