Amour et risque sanitaire. Un sud-africain de 54 ans a été condamné à quatre ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Mulhouse, dans le Haut-Rhin. Motif : "administration de substances nuisibles". L’homme, chorégraphe de profession, était en effet poursuivi pour avoir dissimulé sa séropositivité à sa compagne en toute connaissance de cause. Deux ans de mensonge par omission, entre 2005 et 2007, qui prennent fin pour la femme lorsqu’elle tombe enceinte de son deuxième enfant. Elle découvre alors qu’elle aussi est séropositive. Pour Alexandra Chaumet, la substitut du procureur, le prévenu "ne pouvait pas ne pas savoir qu’il était séropositive". Un élément suffisant pour qu’elle demande huit ans de prison contre un homme qu’elle présente comme "dangereux". L’enquête a malheureusement conclu que l’homme n’en était pas à son coup d’essai, et qu’il avait déjà contaminé deux autres femmes auparavant.
Mandat d’arrêt. Un mandat d’arrêt a été délivré à son encontre comme il n’était pas présent à l’audience. "On ne sait pas où il se trouve, il est sans doute à l’étranger. Tout ce qu’on espère, c’est qu’il va s’arrêter et se protéger" a commenté Alexandra Chaumet.
Danger des amalgames. De leur côté, les associations de défense des séropositifs, tiennent à éviter tout amalgame avec l’ensemble des personnes touchées par le VIH. "Ce sont des cas qui restent isolés, peut-être une dizaine de dossiers par an en France" a commenté Antoine Henry de l’association Aides. "On parle là d’un très petit nombre de personnes qui ont délibérément voulu nuire à autrui, mais cela ne doit pas jeter le discrédit sur les dizaines de milliers de personnes qui vivent avec le VIH et le souci permanent de ne pas contaminer leur partenaire. Ca pourrait entraîner un effet pervers en freinant le dépistage : si vous ignorez que vous êtes séropositifs, vous ne risquez pas d’être poursuivi pour avoir contaminé votre partenaire. C’est ça qui est problématique."
SANTE – Un cas rare de transmission du SISA entre deux homosexuelles
STATISTIQUES – Une transmission du VIH pour 900 actes sexuels