L'info. L'agression filmée et mise en ligne d'une jeune fille de 18 ans à Nancy a suscité une vive indignation. La principale auteure des faits, une mineure de 15 ans, a été mise en examen dimanche pour "violences volontaires en réunion et sur personne vulnérable". Tout au long du weekend, elle a été la cible de nombreuses attaques, notamment sur les réseaux sociaux, où la vidéo de l'agression a largement été commentée.
"Tu m'as regardée de travers ! Lève toi !" Dans cette vidéo, on aperçoit une adolescente à visage découvert s'en prendre, visiblement par hasard, à une autre jeune fille assise sur un banc dans un parc du centre-ville de Nancy, en plein jour. "Tu m'as regardée de travers ! Lève toi !", intime-t-elle à la jeune fille apeurée, avant de lui donner trois gifles, sous l’œil amusé d'amis filmant simultanément la scène avec un téléphone portable. La victime, en pleurs, prend la fuite.
Les policiers ont eu la tâche facile. Manque de chance pour l'agresseur, l'affaire a pris une tournure qu'elle n'aurait sûrement jamais soupçonnée. Car comme tout le Web, les policiers de Nancy ont visionné la vidéo sur Facebook. Ainsi, la victime n'a pas eu besoin de porter plainte pour que la justice s'intéresse à cette agression odieuse. Les enquêteurs n'ont eu aucune difficulté à retrouver la bande de filles à l'origine de l'agression : elles apparaissent en effet à visage découvert et sont parfaitement reconnaissable dans cette vidéo... qu'elles ont mises en ligne elles-même.
Mise en examen, elle regrette. Un juge des enfants a mis en examen l'adolescente qui a porté les coups pour "violences volontaires en réunion et sur personne vulnérable". La victime souffre en effet d'un léger handicap physique. La jeune assaillante a également été placée en "liberté surveillée préjudicielle", sous la surveillance et le contrôle d'un éducateur -une mesure provisoire d'observation allant jusqu'à 6 mois- dans l'attente de son jugement.
Selon le parquet, l'adolescente "a exprimé des regrets". Trois amies de cette dernière, également âgées de 15 ans, un temps placées en garde à vue, ont été libérées samedi dans l'attente de leur comparution devant un juge des enfants.