Nangis : un train percute un camion, plusieurs blessés

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Matthieu Bock et avec AFP , modifié à
L'accident s'est produit sur un passage à niveau, en Seine-et-Marne. On compte sept blessés léger et trois grièvement.

Près d'une quarantaine de personnes ont été blessées, dont trois grièvement, dans une collision mardi matin entre un train et un camion à hauteur d'un passage à niveau à Nangis, en Seine-et-Marne. Les circonstances de l'accident ne sont pas encore connues mais, selon la SNCF, le train, qui roulait à 130km/h, aurait percuté l'arrière d'un convoi exceptionnel qui transportait des machines agricoles immobilisé sur les voies. "Deux ou quatre essieux sont sortis des voies lors du choc", a-t-elle précisé. Cet accident a entraîné une interruption du trafic entre Paris et Belfort.

>> Mise à jour du vendredi 24 avril : La SNCF a déposé plainte contre X auprès du procureur de la République de Melun après cette collision entre un train et un camion qui a fait trois blessés "sérieux", mardi matin à Nangis, en Seine-et-Marne, a-t-on appris de sources concordantes. De son côté, le procureur a confirmé avoir reçue la plainte vendredi.

Cinq voitures du train ont déraillé. Le choc, qui s'est produit vers 08h40, a "fait dérailler cinq voitures d'un train" qui effectuait la liaison entre Belfort et Paris, a indiqué une source à la gendarmerie. Selon la préfecture de Seine-et-Marne, le train, un Intercités qui transportait 350 personnes, "a déraillé mais ne s'est pas couché sur les voies". "Les passagers vont être acheminés par bus" jusque Paris, a indiqué la SNCF. La circulation a été coupée entre Paris-Est et Belfort dans les deux sens, a-t-on précisé de même source. Selon la préfecture, le trafic pourrait être bloqué pendant au moins 24 heures.

Trois blessés grave hospitalisés, pas de pronostic vital engagé. Le bilan, qui faisait état dans un premier temps de sept blessés, dont un grièvement, a été revu à la hausse dans la matinée. A la mi-journée, le bilan était de trois blessés grave, sept blessés léger et une vingtaine de personnes "choquées" prises en charge par la cellule psychologique sur place, a annoncé le porte-parole de la préfecture.
Parmi les trois personnes les plus sérieusement blessées figure une personne âgée qui "se trouvait sur le quai de la gare et qui a fait une chute lors d'un mouvement de foule", a-t-il précisé. Celle-ci a été héliportée dans un état jugé "sérieux" vers un hôpital parisien, mais son pronostic vital n'est pas engagé. Les deux autres blessés grave, "le conducteur du train et celui du camion", ont, quant à eux, été transportés en ambulance à l'hôpital de Provins, situé à quelques kilomètres du lieu de la collision.

"On a percuté un semi-remorque, on l'a coupé en deux". "Notre train a déraillé, il est de travers. II y a de la fumée de partout. Les gens qui sont blessés ou choqués sont avec les pompiers et les autres attendent", a raconté Hugo, l'un des passagers du train au micro d'Europe 1. "On a senti des secousses et il a commencé à freiner. Ensuite, (on a entendu) un gros 'boom', tout simplement", a-t-il décrit. "Là je me trouve devant le camion, on a percuté un semi-remorque, on l'a coupé en deux. Il y avait un tracteur sur la remorque et il est passé de l'autre côté des rails.", a-t-il poursuivi.

"Cela a fait dérailler le train, on a percuté le béton de côté. Cela a créé des projectiles qui ont brisé des vitres. Les rails ce sont enlevés (sic) et notre train est resté de côté. Le camion, avec le choc, a percuté des voitures qui se trouvaient derrière lui", a encore rapporté ce passager.

Le premier accident à cet endroit. Ce passage à niveau, situé à l'entrée de la gare de Nangis et fréquenté quotidiennement par 5.000 véhicules, n'était "pas particulièrement accidentogène", selon le maire (PCF) de la commune, Michel Billout. "On a échappé à une catastrophe qui aurait pu être bien plus grave", a-t-il estimé. "C'est le premier accident de cette teneur. Ce passage à niveau se trouve en ville, à l'entrée de Nangis. En général, les vitesses sont modérées ici", a-t-il ajouté.

Le bon réflexe d'un sapeur-pompier sur les lieux. Et si la catastrophe a pu être évitée, c'est en partie grâce à l'initiative d'un pompier. L'homme originaire de Nangis s'est retrouvé coincé derrière le convoi, bloqué sur le passage à niveau. Le pompier, sorti de son véhicule pour aider le conducteur du camion, a alors fait rapidement évacuer les quais de la gare, habituellement bondés à cette heure d'affluence. Un "très bon réflexe", a salué le président de la SNCF, Guillaume Pépy, qui s'est rendu sur place avec le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies.

Deux enquêtes pour déterminer les causes de l'accident. Alain Vidalies a, quant à lui, salué "la réactivité" et le "professionnalisme" des secours, des pompiers et des cinquante gendarmes mobilisés, avant de charger le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEATT) "de mener une enquête technique pour établir les causes de cet accident".

Par ailleurs, une enquête préliminaire a été confiée par le parquet de Melun à la section de Recherches de la gendarmerie de Paris, spécialisée dans les accidents collectifs. Cette dernière devra notamment déterminer "si le convoi exceptionnel était autorisé à franchir le passage à niveau", situé en zone urbaine, a souligné Guillaume Pépy, précisant que le train roulait "entre 130 et 140 km/heure", soit en deçà de la vitesse maximale autorisée, 140 km/heure.

De son côté, le Premier ministre Manuel Valls a adressé tout son soutien aux passagers via son compte Twitter.

Le trafic qui sera probablement interrompu jusque mercredi, devrait être perturbé plusieurs jours voire "une semaine" selon le maire de Nangis, Michel Billout. Il faudra en effet du temps pour remettre les voies et les quais de la gare, "très endommagés", en état de fonctionnement.