Un tueur en série italien a été condamné lundi à dix mois de prison pour port d'arme et possession de faux papiers d'identité par le tribunal correctionnel de Nice, qui le jugeait en comparution immédiate. Bartolomeo Gagliano, qui faisait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, avait été interpellé vendredi à Menton(Alpes-Maritimes) après trois jours de fuite, n'ayant pas regagné à l'issue d'une permission le centre psychiatrique où il était interné.
Lors de son arrestation, les policiers ont découvert un pistolet automatique sous le siège conducteur de sa voiture volée et des cartouches dans sa chambre d'hôtel. Le psychopathe, âgé de 55 ans et condamné pour trois homicides et de multiples délits en Italie où il est surnommé "la bête de la Saint-Valentin", portait sur lui une fausse carte d'identité "volée à son neveu, sur laquelle il avait collé une photo d'identité de lui un peu plus jeune", a précisé la présidente du tribunal, Bernadette Rivière Caston.
A la barre, l'accusé, au regard dans le vide et les traits tirés, a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de retrouver au plus vite sa "maman" à Savone. S'exprimant avec difficulté en italien, il n'a pas donné d'explications sur les faits et justifié son silence par des pertes de mémoire, des vertiges et des voix qu'il disait entendre durant l'audience.
Le procureur a réclamé deux ans d'emprisonnement, qualifiant le prévenu d'homme "très dangereux qui passe facilement à l'acte". Son avocate commise d'office, Me Caroline Reverso-Meinietti, a rappelé qu'il avait déjà bénéficié de non-lieux par la justice italienne en raison de problèmes psychiatriques lourds.
Dans son jugement, le tribunal a retenu l'altération du discernement et demandé en outre le placement de Bartolomeo Gagliano en unité médicale spécialisée. Il devrait être transféré jeudi devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui décidera de son extradition.