Le major Daniel Brière, un gendarme de 52 ans, marié et père de deux enfants, a été mortellement blessé mercredi lors d'une opération près de Nice. Il a été percuté par un conducteur qui circulait à bord d'une voiture volée et que les gendarmes recherchaient. Conduit à l'hôpital de Nice dans un état critique, il a succombé à ses blessures peu après.
Une planque pour attendre le voleur
L'affaire avait démarré dans le village de La Grave-de-Peille, dans l'arrière-pays niçois, où la gendarmerie a découvert un véhicule qui avait été volé le matin même à l'Escarène, une autre commune des environs. La brigade de recherches de Nice décide donc de monter une planque avec six gendarmes en civil. Trois axes de fuite possibles sont bloqués par six gendarmes à bord de véhicules banalisés.
Peu après 14h30, un individu se glisse derrière le volant du véhicule volé. Il prend la route en direction de Nice et se retrouve en face du major Daniel Brière, sorti de son véhicule avec une arme à la main et un brassard de gendarmerie. Le major Brière, accompagné d'un coéquipier, "tente de l'intercepter, sort son arme et se fait percuter", raconte le colonel Marchand, commandant du groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes, au micro d'Europe 1.
La voiture abandonnée, à moitié brûlée
Le chauffard parvient à prendre la fuite et abandonne la voiture à quelques centaines de mètres. Elle a été retrouvée en partie carbonisée.
Quelque 120 gendarmes ont été mobilisés pour retrouver le voleur en fuite, avec l'aide d'équipes cynophiles et d'un hélicoptère de recherche. Douze points de contrôle de véhicules ont été établis. L'homme court toujours.
Manuel Valls a dit dans un communiqué sa "très vive émotion". Le ministre de l'Intérieur a salué au passage "l’engagement des hommes et des femmes qui concourent tous les jours à la sécurité de nos concitoyens au péril de leur vie".
Estrosi interpelle Valls
Le député-maire de Nice, Christian Estrosi, a cependant estimé que "l'autorité de l'Etat (était) mise à mal". "Combien faudra-t-il de morts pour que le gouvernement réagisse et qu'il comprenne que les messages flous et contradictoires adressés depuis Paris sont reçus cinq sur cinq par ces criminels en puissance ?" écrit l'élu dans un communiqué diffusé mercredi soir.
"Quant au ministre de l'Intérieur (Manuel Valls, ndlr), je souhaite lui demander ce qu'il attend pour envoyer un message de fermeté à l'égard de ces criminels qui s'en prennent aux forces de l'ordre", ajoute l'ancien ministre. Selon Christian Estrosi, "l'autorité de l'Etat est mise à mal. Les outrages, les insultes, les jets de tout objet sont devenus le quotidien de ces hommes et de ces femmes au service de la sécurité. Il ne faudrait pas que la mort le devienne également".