Six membres de l'Arche de Zoé sont amenés à faire face à un nouveau procès, cette fois à Paris, pour avoir tenté de faire venir 103 enfants en France. Certains avaient été déjà condamnés au Tchad pour leur croisade humanitaire avortée.
Eric Breteau, le président de l’association, et Emilie Lelouch comparaîtront pour escroquerie, aide à l'entrée et au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France et exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption. Ils encourent dix ans de prison et 750.000 euros d'amende.
Le reste de l’équipe aussi poursuivie
Le médecin Philippe van Winkelberg et le logisticien Alain Péligat sont eux aussi renvoyés pour aide à l'entrée et au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France. Les juges n'ont en revanche pas retenu les accusations d’escroquerie et d'exercice illégal de l’adoption.
La journaliste Agnès Pelleran, poursuivie pour complicité d'aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers, et Christophe Letien, un membre de l'association qui était resté en France, sont aussi poursuivis, tout comme l'association en tant que personne morale.
Les juges n'ont en revanche retenu aucune charge et conclu au non-lieu concernant l'infirmière Nadia Merimi et le pompier Dominique Aubry.
De faux orphelins embarqués
En octobre 2007 à Abéché le long de frontière avec le Darfour soudanais, les autorités tchadiennes ont intercepté sur l'aéroport six membres de l'Arche de Zoé alors qu'ils faisaient embarquer, affublés de faux pansements, 103 enfants qu'ils comptaient ramener en France.
Les enfants étaient en fait pour la plupart originaires du Tchad et la quasi-totalité d'entre eux n'étaient pas orphelins, selon la Croix-Rouge, l'Unicef et le Haut-commissariat aux réfugiés. Evoquant un simple "accueil" dans des familles, l'association avait entretenu le flou sur d'éventuelles adoptions.
Un premier procès au Tchad
Deux mois après leur arrestation au Tchad, Eric Breteau, sa compagne Emilie Lelouch, le médecin Philippe van Winkelberg, le logisticien Alain Péligat, le pompier Dominique Aubry et l'infirmière Nadia Mérimi avaient été condamnés à N'Djamena à huit ans de travaux forcés. Ils avaient été transférés en France puis graciés fin mars 2008 par le président tchadien Idriss Deby.