"Hey les gays ! " C'est en ces termes que Florian et Raphaël ont été alpagués, ce week-end, alors qu'ils sortaient d'une boîte de nuit gay, à Nice. Le couple d'homosexuels a été agressé par trois inconnus qui les ont frappés à coups de pied, a-t-on appris dimanche auprès du Centre LGBT Côte d'Azur. La police a confirmé l'agression mais n'a donné aucune précision.
C'est Raphaël, qui, de lui-même, a décidé de publier dimanche une photo de son visage tuméfié sur sa page Facebook."Vous trouvez ça bizarre que je mette ça en photo de profil ? Tant pis. N'oubliez pas la violence des gens !", peut-on lire sur le réseau social. Lundi matin, la photo publiée dénombrait près de 200 partages et de nombreuses réactions outrées.
"On ne s'embrassait pas". L'agression est survenue en plein centre-ville, dimanche matin, vers 5h30. "On sortait de boîte de nuit gay avec mon copain (...). On ne se tenait pas la main, on ne s'embrassait pas non plus", précise Raphaël Leclerc, 24 ans, danseur de cabaret. "Deux minutes seulement après être sortis, trois mecs nous appellent 'Hé les gays!', dont un qui nous court après et se met devant nous", raconte-t-il.
Après avoir réclamé une cigarette, qu'ils n'avaient pas, un des agresseurs a demandé à son compagnon, âgé de 20 ans : "Français ou Tchétchène?". Celui-ci a répondu: "Français". Les agresseurs lui ont alors fait une clé d'étranglement, l'ont mis à terre et frappé "à la mâchoire et dans le cou", raconte-t-il. Raphaël Leclerc raconte avoir lui aussi pris des "coups violents à la tête" et affirme avoir brièvement "perdu connaissance". Quand il s'est réveillé, sa tête était en sang.
Raphaël raconte à Nice Matin son agression :
Le caractère homophobe de l'agression à préciser. Les deux jeunes hommes ont ensuite été conduits par des policiers à l'hôpital où ils n'ont pas obtenu d'ITT, a précisé Jean-Marie Pottier, secrétaire général du Centre LGBT Côte d'Azur. Selon lui, les victimes ont porté plainte contre X dimanche soir. "Dans cette histoire, l'homophobie n'est peut-être pas à l'origine de l'agression, mais elle y a participé. C'est l'occasion qui a fait le larron", a affirmé Jean-Marie Pottier. Ce dernier précise toutefois que les deux homosexuels avaient eu "l'impression d'avoir été suivis" à leur sortie de la boîte de nuit.
Multiplication des agressions. Le 6 avril dernier, la photo de Wilfried, le visage recouvert d'ecchymoses, avait fait le tour des réseaux sociaux. Ce Néerlandais qui vit à Paris depuis neuf ans avait été passé à tabac alors qu'il rentrait en chez lui avec son compagnon. "Cela fait quatre agressions" à caractère homophobe "en moins de 15 jours" en France, "c'est énorme", a déploré Jean-Marie Pottier.