Il est devenu l'étendard français de l'Etat islamique. Et la police le connaît depuis 2002. A la suite de la diffusion de la vidéo d'exécution d'un Arabe israélien, dans laquelle Sabri Essid s'exprime, la justice française a décidé d'ouvrir une enquête, a annoncé jeudi une source judiciaire. Une enquête qui vise donc ce proche de Mohamed Merah, ainsi que son beau-fils, âgé d'une douzaine d'années.
Le "demi-frère" de Merah menace Israël. Sur les images de la vidéo diffusée mardi, un enfant vêtu d'une longue tunique et d'un treillis abat froidement, d'une balle dans le front, un arabe israélien accusé par l'EI d'être un espion d'Israël. L'enfant tire ensuite plusieurs fois sur son cadavre. A ses côtés, un djihadiste au regard dur et à la barbe noire très fournie évoque, en français, l'attentat de janvier contre un supermarché casher de Paris, où quatre Juifs ont été tués. Il menace ensuite directement Israël.
La vidéo a été diffusée trois ans, presque jour pour jour, après le début des tueries de Mohamed Merah, qui avait semé l'effroi en France en assassinat sept personnes, entre le 11 et le 19 mars 2012 à Toulouse et Montauban.
Un proche de Merah identifié. L'enquête préliminaire a été ouverte mercredi par la section antiterroriste du parquet de Paris pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, association de malfaiteurs criminelle en relation avec une entreprise terroriste, apologie du terrorisme et incitation à commettre des actes de terrorisme.
Si la justice française se saisit de cette vidéo - qui n'est pas la première avec un occidentaux - c'est que le djihadiste s'exprimant en français est "très probablement" Sabri Essid. Et l'enfant qui manie l'arme semble être le fils de sa femme, selon des sources proches du dossier.
Sabri Essid est le fils d'un compagnon de la mère du tueur au scooter, dont il était proche. Merah était resté en contact avec Essid quand ce dernier était en prison. Et les deux hommes ont continué à communiquer régulièrement dans les mois ayant précédé les crimes du tueur au scooter.
Déjà condamné pour son projet de départ en Irak. Dans les radars des policiers depuis 2002, Sabri Essid avait été intercepté en 2006 avec une autre figure du djihadisme français dans le Sud-Ouest, l'Albigeois Thomas Barnouin, par l'armée syrienne, alors qu'ils se rendaient en Irak pour y prendre part au djihad contre les forces de la coalition internationale. Remis aux autorités judiciaires françaises, ils avaient été condamnés en 2009 à cinq ans de prison en France, et Sabri Essid avait trouvé un emploi de grutier à sa sortie.
Aujourd'hui âgé de 31 ans, Sabri Essid est reparti pour la Syrie au printemps 2014, avec des proches, dont Thomas Barnouin. A peu près au même moment, Souad Merah, soeur de Mohamed, avait également quitté la France pour la Syrie, vraisemblablement en famille.
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