Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls a averti mardi que la justice française ferait preuve de "la plus grande sévérité" à l'égard des supporters du Paris Saint-Germain et du Dinamo Zagreb, qualifiés de "voyous". Des bagarres entre une cinquantaine de supporters des deux clubs ont éclaté dans le quartier de la Bastille, dans le XIe arrondissement de la capitale, à la veille du match de Ligue des champions entre les deux équipes, ce mardi soir à Paris.
L'affrontement s'est produit à la veille du match de Ligue des Champions qui a opposé les deux clubs mardi soir au Parc des Princes. A coups de bouteilles et de fumigènes, cette bagarre a commencé à une terrasse de café, où les tables et les chaises ont volé, avant de se poursuivre dans les rues adjacentes. Résultat lundi soir : 27 interpellations et un supporteur croate sérieusement blessé. Selon des témoins, des supporteurs des deux camps ont été interpellés, dont une majorité de Croates, a précisé une source policière. Certains ont été conduits au commissariat du XIème arrondissement de la capitale alors qu'un homme était soigné dans un camion de pompiers et qu'un autre a été évacué par le SAMU.
Mardi matin, les policiers sont venus chercher d'autres supporters croates jusque dans leurs chambres d'hôtel. Une dizaine de camions et un bus ont été mobilisés pour embarquer près de 90 supporteurs-hooligans du Dynamo Zagreb aux environs de la place de la Bastille, a constaté un journaliste d'Europe 1 sur place. Selon nos informations, dix autres supporteurs auraient été arrêtés dans la matinée à travers la ville.
Un déplacement pourtant interdit
La réputation violente de certains supporters "ultras" du Dynamo Zagreb avait pourtant poussé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls à leur interdire le déplacement par un arrêté publié dimanche. Le ministre mettait ainsi en garde contre de "graves incidents (...) susceptibles d'intervenir si les supporteurs des deux clubs venaient à se rencontrer".
Il évoquait aussi "la venue probable à Paris de 150 à 200 supporters violents, les 'Blue Bad Boys', démunis de billets" pour assister au match. L'arrêté soulignait "le risque élevé de violences et de dégradations dans les moyens de transport, sur les voies empruntées par les supporteurs croates pour se rendre à Paris, ainsi que dans l'agglomération parisienne toute entière, si ces supporteurs se trouvaient en présence de supporteurs du club de Paris Saint-Germain".
Le match aller déjà sous tension
Pour la rencontre, la police a pris des mesures de sécurité renforcées aux alentours du Parc des Princes. L'arrêté du ministère de l'Intérieur relève que lors du match aller du 24 octobre, une centaine de supporteurs du PSG avaient entamé le voyage vers Zagreb pour "se mesurer aux supporteurs hooligans de Zagreb, qu'ils connaissent de réputation". "Devant le grave risque d'affrontement", les autorités croates avaient, elles aussi, pris un arrêté d'interdiction, empêchant les supporters du club parisien de pénétrer en voiture en Croatie, selon l'Intérieur.