Yvette Bert, 76 ans, condamnée à six mois de prison avec sursis et au versement de près de 120.000 euros au fisc pour avoir organisé trop de lotos sans payer d'impôts, est décédée jeudi au centre hospitalier de Helfaut, dans le Pas-de-Calais, a-t-on appris vendredi auprès de son avocate.
"Mamie Loto en soins intensifs". "Elle est décédée hier soir", a déclaré Me Claire Lamoril-Houtart, jointe par téléphone: "Elle était en soins intensifs depuis une semaine car elle avait des problèmes pour respirer". Celle qui avait été surnommée "mamie Yvette" ou mamie Loto" et vivait dans une résidence pour personnes âgées à Saint-Omer, était dépressive et souffrait de problèmes de santé.
"Elle est morte un an jour pour jour après avoir tenté de se suicider, c'est l'ironie du sort", a souligné son avocate. Mme Bert avait fait appel de sa condamnation prononcée le 6 novembre par le tribunal correctionnel d'Arras.
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"Je veux mourir". C'est par ces mots qu'une vieille dame de 77 ans avait accueilli, début novembre, sa condamnation à six mois de prison avec sursis. Après l'avoir déclarée coupable d'abus de confiance, la présidente du tribunal d'Arras avait ensuite égrené d'une voix ferme les amendes. La retraitée devait ainsi s'acquitter dans le volet pénal de 10.000 euros, dont 5.000 avec sursis.
Elle devait également près de 120.000 euros à l'administration fiscale. "Je ne payerai pas", l'avait-on entendu dire de sa voix chevrotante, sous les moulures et au milieu des boiseries de la magnifique salle d'audience d'Arras. La justice lui reprochait d'avoir organisé environ 160 loteries prohibées entre janvier 2009 et mai 2013 dans une salle à Saint-Omer. Elle était également poursuivie pour publicité pour une loterie prohibée, abus de confiance et infraction fiscale pour ne pas avoir acquitté d'impôts sur les 460.743 euros de recettes des lotos. En France, la Française des Jeux a le monopole des jeux de hasard.
Sauf que les bénéfices des lotos, organisés chaque dimanche par l'association "Ensemble pour l'espoir", présidée par Yvette Bert, étaient reversés à des associations caritatives et à des personnes dans le besoin, selon elle. Lors du procès, le 25 septembre dernier, le procureur avait estimé que l'association organisait des lotos à grande échelle, la qualifiant ironiquement "d'association lucrative sans but".