"Je ne vais jamais oublier". Ces mots sont ceux de Soumia, séquestrée et violentée par Patrick Salameh. L'homme, âgé de 56 ans, comparaît depuis lundi devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. Il est jugé pour "enlèvement, viol et séquestration suivis de mort" de trois prostituées et pour avoir "enlevé, détenu, séquestré" et "violenté" Soumia. Mais, contrairement aux autres femmes, il l'avait ensuite relâchée. Europe 1 a pu la rencontrer, elle raconte son calvaire et le traumatisme toujours présent.
"Maintenant, tu fermes ta gueule". Au premier jour de l'audience, Soumia s'est effondrée en voyant arriver celui qui est suspecté de l'avoir torturé en novembre 2008. Alors âgée de 24 ans, Soumia assure que Patrick Salameh l'a séquestrée, violée et frappée, avant de la relâcher. "Il m'a dit : 'maintenant, tu fermes ta gueule, c'est moi le patron ici, ce n'est pas toi'. Il m'a tiré les cheveux en me conduisant jusqu'à sa chambre. Je n'oublierai jamais ce qu'il s'est passé dans cette chambre. Il m'a jeté sur le lit, il m'a fait trop de mal, il m'a violée. Il m'a fait peur avec un bâton. Il m'a fait peur avec des pinces, il voulait m'arracher les oreilles. Il m'a pris la tête et me l'a cognée contre les murs", raconte la jeune femme au bord des larmes.
"Je n'oublierai jamais ce qu'il s'est passé":
"Les femmes qui passent par chez lui n'en sortent pas". Selon son témoignage, Patrick Salameh lui aurait intimé l'ordre de lui obéir et de satisfaire tous ses fantasmes, si elle ne voulait pas subir le même sort que d'autres femmes. Là, il lui aurait montré le cadavre d'une femme dans la baignoire de la salle de bain. "Il m'a conduit à la salle de bain et m'a montré une femme. Je ne vais jamais oublier cela. Elle était morte, avec les cheveux sur son visage. La femme est morte dans la salle de bain. Les femmes qui passent par chez lui n'en sortent pas vivantes", assure Soumia la voix tremblante. C'est d'ailleurs son témoignage qui a permis l'arrestation de l'ex chef de chantier le lendemain des faits.
"C'est un grand tueur". Aujourd'hui, toujours sous le choc, Soumia ne parvient pas à faire face à son agresseur. Et de conclure : "le jour où j'ai revu Patrick Salameh, j'ai tremblé. J'ai peur de Patrick Salameh. C'est un grand tueur. Il est dangereux pour tout le monde.
LE PROCÈS - Jugé pour le meurtre de trois prostituées
COMPTE-RENDU - Procès Salameh : "vous mentez tous !"