L'INFO. Le "pédophile en série" a été condamné vendredi à 20 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, par la cour d'assises des Alpes-Maritimes qui l'a reconnu coupable de viols ou d'agressions de 15 victimes mineures. Le président de la cour d'assises a également prononcé à l'encontre de l'accusé une obligation de suivi socio-judiciaire pendant dix ans à sa sortie de prison, comprenant une injonction de soins.
Soulagement des parties civiles. "Ça m'a enlevé un poids énorme, c'est un bon début, j'étais tellement renfermé sur moi-même", a confié l'une des victimes du pédophile. A l'énoncé du verdict, les victimes et leurs proches, extrêmement solidaires après deux semaines de procès décrites comme insupportables, se sont longuement étreintes.
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"Je leur demande pardon". Un peu plus tôt dans la journée, Aurélien Jarrier avait avoué avoir agressé ou violé quinze enfants, niant toutefois les accusations portant sur quatre autres victimes. "Pour les autres, c'était vrai et je leur demande pardon", a-t-il déclaré selon Me Isabelle Silvano, avocate d'une fratrie de victimes à la sortie de l'audience à huis clos.
L'homme de 38 ans, réfugié dans le mutisme dès le quatrième jour d'un procès de plus de deux semaines, a pris la parole juste avant l'entrée en délibération du jury. Une dizaine de victimes ou parents de victimes sont sortis de la salle d'audience, bouleversés. "Il y a un masque qui tombe pour beaucoup de victimes, mais pas pour toutes", a commenté Me Sylvie Martin, autre avocate des parties civiles.
Aurélien Jarrier s'est aussi adressé personnellement à l'une de ses plus anciennes victimes, en l'appelant par son prénom et en lui demandant pardon. "C'était très courageux de sa part", a commenté cette victime de viols durant de nombreuses années, qui confie depuis le début du procès être toujours sous l'emprise d'un homme qui a pourtant détruit sa vie.
Un homme déjà condamné pour des faits de pédophilie. Mis en examen en Alsace en mars 2007 pour agressions sexuelles alors qu'il était directeur d'un centre de vacances près de Colmar, Aurélien Jarrier avait été libéré au bout d'un an et placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès. Il s'était installé chez sa mère à Golfe-Juan (Alpes-Maritimes). Il était notamment allé prospecter sur un site Internet, sur lequel une mère de famille l'avait démasqué en septembre 2010. En décembre 2013, le tribunal correctionnel de Colmar avait condamné Aurélien Jarrier à six ans de prison pour ces agressions sexuelles sur onze autres garçons.
Durant le procès à Nice, un adolescent a accusé à la barre pour la première fois Aurélien Jarrier de l'avoir violé durant son enfance. Cette révélation devrait donner lieu à une nouvelle enquête.