L'INFO. Les soupçons pesant sur Francisco Benitez, le mari et père des deux disparues de Perpignan, se sont considérablement alourdis mercredi. Plusieurs sources proches de l'enquête ont en effet révélé que l'homme avait déjà été entendu dans une autre affaire de disparition. Le légionnaire, retrouvé pendu lundi matin, avait été interrogé comme témoin en 2004, dans une enquête sur la disparition de celle qui était alors sa compagne ou son amante. Une première disparition qui ressemble beaucoup à celle qui agite Perpignan depuis début août.
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Une première disparition en 2004. Cette année-là, Francisco Benitez est affecté à Nîmes, dans le Gard. Simone de Oliveira disparaît le soir du 29 novembre. Selon l'avis de recherche figurant toujours sur le site de la Police nationale, Simone, décrite comme de type sud-américain, est partie "après avoir récupéré à son domicile quelques effets vestimentaires et confié ses enfants à la garde d'un proche". Elle n'aurait jamais été retrouvée depuis. Selon l'une des sources, Francisco Benitez a toujours nié être la dernière personne à l'avoir vue.
…et de troublantes similitudes. Comme lors de la disparition, en juillet, de sa fille Allison et de sa femme, Marie-Josée. A l'époque, interrogé par les policiers, il leur aurait expliqué que la disparue et lui s'étaient disputés, qu'elle avait pris ses affaires et qu'elle lui avait envoyé un texto pour lui signifier qu'elle ne reviendrait pas. Autre troublante coïncidence, en juillet, le dernier signe de vie donné par Marie-Josée et Allison est un message texte envoyé du portable de la première à l'une de ses filles née d'une précédente union. Le message annonçait un départ pour Toulouse. Les enquêteurs l'envisagent avec précaution: s'il a bien été expédié du portable de Marie-Josée, rien ne dit que c'est elle qui l'a écrit. Le portable lui-même a disparu.
Marie-Josée était déjà partie quatre jours. Dans une vidéo publiée avant son suicide, Francisco Benitez justifiait son silence par l'épreuve qu'il traversait et le souci de ne pas troubler l'enquête. A sa décharge aussi : lui et son épouse étaient en instance de séparation. Si Marie-Josée avait décidé de disparaître volontairement, ce que les enquêteurs ne croient guère, Francisco Benitez pouvait avoir des raisons de ne pas s'inquiéter car, quelques semaines avant le 14 juillet, Marie-Josée était déjà partie pendant quatre jours, apprend-on de source proche de l'enquête. La résurgence de l'affaire de 2004 ajoute cependant au "faisceau d'indices et de présomptions" qui faisait de Francisco Benitez, selon les mots du procureur adjoint Luc-André Lenormand, un "témoin capital" auquel les policiers auraient eu beaucoup de questions à poser.