Une escroquerie soigneusement préparée. Au moins une centaine de personnes ont eu la mauvaise surprise de découvrir qu'une partie de leur compte en banque avait été vidée par des retraits effectués au Pérou, aux Etats-Unis ou en Italie lors du week-end du 15 août. Mais la fraude a pour origine le département des Deux-Sèvres, où des escrocs ont piraté des distributeurs automatiques de billets. Leur but : récupérer les coordonnées bancaires des usagers pour pouvoir ensuite se servir sur leurs comptes.
Une dizaine de distributeurs seraient concernés, sur "tout le réseau bancaire du secteur de Saint-Maixen et Niort", a précisé sur Europe 1 Jean-Marie Hivelin, le directeur général adjoint de la Banque Populaire Centre Atlantique, l'un des réseaux touchés.
Fausses cartes de crédit
Cette arnaque, "pas fréquente, mais classique" selon le représentant de la banque, est baptisée "skimming", indique La Nouvelle République. Le fonctionnement est élaboré : le fraudeur introduit un boîtier dans la fente du distributeur pour récupérer les coordonnées bancaires de la victime. Parallèlement, une caméra ou, comme à Saint-Maixent, un faux clavier, lui permet de récupérer le code. De quoi créer une fausse carte de crédit, utilisable dans les pays où les cartes à piste magnétiques sont encore utilisées. La fraude est d'autant plus sophistiquée que la victime, qui peut retirer de l'argent normalement puisqu'elle ne s'est pas fait voler sa carte bancaire, ne s'en rend compte qu'avec les premiers retraits suspects.
Dans le cas des Deux-Sèvres, les comptes ont été débités de plusieurs centaines d'euros chacun. Le montant du préjudice n'a pas été révélé, précise La Tribune. Le représentant de la Banque Populaire s'est voulu rassurant : "L'incident tout de suite été mis sous contrôle par nos services, a-t-il assuré, ajoutant qu'"il n'y aura aucun préjudice pour les clients de notre banque", qui seront remboursés, comme c'est le cas lors de telles fraudes.
Une enquête a été ouverte et les clients peuvent retirer un formulaire de déclaration de la fraude au commissariat. Mais les banques, vraies victimes dans cette affaire, n'ont pas encore porté plainte.