Un policier de la brigade anticriminalité (BAC) de Chambéry a été tué dans la nuit de mardi à mercredi à Saint-Alban-Leysse, dans la banlieue chambérienne. C. Papatico, brigadier-chef âgé de 32 ans, intervenait sur le cambriolage d'une grande enseigne avec un de ses collègues.
A 00h22 précisément, l'alarme du magasin se déclenche. Un témoin qui l'entend prévient aussitôt la police. Dès 00h25, les deux policiers de la BAC arrivent sur les lieux et tombent nez-à-nez avec "des malfaiteurs qui n'ont pas hésité, pour prendre la fuite, à foncer délibérément sur le policier", a expliqué au micro d'Europe 1 Pierre-Henri Brandet, le porte-parole du ministère de l'Intérieur.
"Ce malheureux policier a été projeté à plusieurs mètres avant de retomber sur le bitume", a détaillé Nicolas Sarkozy sur France Info. "Il n'avait aucun moyen de se défendre, aucun", a insisté Jean-Paul Borelly, du syndicat Alliance, au micro de l'envoyé spécial d'Europe 1.
Le 4x4 retrouvé calciné
L'autre policier, qui a réussi à éviter le véhicule, a ouvert à deux reprises le feu sur le véhicule, mais les cambrioleurs sont parvenus à échapper aux forces de l'ordre, abandonnant tout de même sur place une partie de leur butin, principalement de la micro-informatique. "On ne sait pas à l'heure où je vous parle si les malfrats ont été atteints ou blessés", a ajouté le chef de l'Etat.
Au nombre de quatre ou cinq, ils étaient embarqués dans un Porsche 4x4 Cayenne qui a été retrouvé entièrement calciné à Décines-Charpieu, une ville de la banlieue de Lyon située à 100 km des faits, selon les informations d'Europe 1.
Mort de ses blessures
Le brigadier-chef est mort de ses blessures sur place quelques minutes plus tard, à 1h30, "après que les secours aient tenté en vain de le réanimer", a poursuivi Pierre-Henri Brandet, qui a fait par de "son immense émotion" et de sa "grande tristesse pour les policiers".
Le policier tué était père d'un enfant de six ans et sa compagne est enceinte, a dit Nicolas Sarkozy. "Tout va être mis en oeuvre pour récupérer ces assassins", a conclu le président de la République.
Ce que montre la vidéo du magasin
"Nous allons regarder les bandes vidéo à l'intérieur du magasin", a déclaré mercredi le procureur de la République à Chambéry, Jean-Pierre Valensi, lors d'une conférence de presse.
"Nous allons vérifier si les bandes ont bien ou pas enregistré, ont bien fonctionné ou pas", a précisé à son côté Francis Choukroun, chef de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Lyon. "Il n'y a absolument aucune piste", a-t-il ajouté, se refusant à confirmer que le véhicule retrouvé incendié dans la banlieue de Lyon était bien celui utilisé pour le cambriolage.
"Nous allons faire des rapprochements ADN", a précisé Francis Choukroun, sans souhaiter préciser si des traces avaient été découvertes à l'intérieur du magasin ou sur le parking. "Il nous faut du temps, il faut être patients", a-t-il conclu.