Le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises d'un chauffard qui, ivre, avait tué deux policiers sur le périphérique parisien en février 2013, a-t-on appris jeudi. Ce drame avait suscité un vif émoi au sein de la police. Le ministère public a demandé mardi que cet homme, alors âgé de 22 ans et qui conduisait sans permis, soit jugé notamment pour "meurtres" et "tentative de meurtre", et pour plusieurs délits.
Percutés par un Range Rover à pleine vitesse. Le 21 février 2013, Boris Voelckel, 32 ans, et Cyril Genest, 40 ans, tous deux policiers au sein de la Bac Nord parisienne ont été tués après avoir été percutés à l'arrière de leur voiture sur le périphérique, près de la porte de La Chapelle, par le 4X4 de l'accusé. Lancé à très vive allure, le véhicule avait été pris en chasse par la police dans l'ouest de la capitale. Un troisième policier avait été grièvement blessé dans cet accident survenu vers 6 heures du matin.
Le conducteur du Range Rover avait 1,4 gramme d'alcool par litre de sang, soit près de trois fois la limite légale et était en défaut de permis. Il avait déjà été condamné à huit reprises, dont cinq fois pour des délits routiers et avait effectué deux séjours en prison.
Sur les lieux, aucune trace de freinage. Le parquet a donc également requis son renvoi en correctionnelle pour "refus d'obtempérer aggravé par la mise en danger d'autrui", "conduite en état alcoolique" et "conduite sans permis en état de récidive légale". L'homme est toujours en détention provisoire. Le procureur de Paris, François Molins, avait, le jour des faits, accusé le chauffard d'avoir "délibérément" percuté le véhicule de police, soulignant qu'"aucune trace de freinage" n'avait été décelée sur les lieux et parlant d'une vitesse de l'ordre de 150 km/h.
Le passager du 4X4, âgé de 20 ans au moment des faits, avait initialement été mis en examen pour "complicité de meurtres et de tentative de meurtre". Mais ces poursuites avaient été annulées par la cour d'appel de Paris en janvier 2014. Le parquet a demandé mardi son renvoi en correctionnelle pour la détention d'un cran d'arrêt et des infractions à la législation sur les stupéfiants, selon la source judiciaire.
Un renvoi en correctionnelle a également été requis pour deux hommes de 23 et 30 ans, en raison de leur implication dans la rédaction d'un faux contrat de location du Range Rover impliqué dans l'accident.