CAVALE. Depuis son évasion samedi matin de la prison de Sequedin dans le Nord, Redoine Faïd s'est évanoui dans la nature. Pour se faire la belle, le plus célèbre braqueur de France a fait usage d'une arme à feu ainsi que d'explosifs. Tout cela, alors que Redoine Faid était un "DPS", un "détenu particulièrement signalé". Quel est ce statut particulier ? Comment sont traités ces détenus particuliers?
Des experts de l'évasion... Dans les prisons françaises, il y aurait entre 300 et 400 DPS. Parmi eux, des experts de l'évasion, comme "le roi de la belle" Antonio Ferrara, Christophe Kideher et donc, jusqu'à samedi Redoine Faïd. Dans la prison, pour la majorité d'entre eux, ces détenus sont mélangés au reste des prisonniers. En réalité, rien ne les différencie des autres. Ils sont simplement d'avantage surveillés. En théorie, leur cellule doit être contrôlée une fois par jour et leurs déplacements encadrés par deux surveillants au minimum. Dans les faits, la surpopulation carcérale rend impossible une surveillance efficace de ce type de détenus, explique Jean-François Forget à Europe 1, secrétaire général de l'UFAP, premier syndicat pénitentiaire.
… dans "une poudrière pénitentiaire". "Ils bénéficient de la même surveillance que les autres détenus, ni plus ni moins. Ce n'est pas normal", s'insurge Jean-François Forget. "Cela pose un énorme problème. Quand vous rajoutez le fait que l'on ne les fouille plus systématiquement à l'entrée ou à la sortie des parloirs, avec tous ces éléments mis bout à bout, on a aujourd'hui une vraie poudrière pénitentiaire avec ce type de détenus". Pour le syndicaliste, une seule solution : construire des prisons spécialisées pour les détenus à risques. Des petites structures ou il est plus facile de surveiller les prisonniers. Rien à voir, selon lui, avec les anciens quartiers de haute sécurité (QHS), qui ont été supprimés en 1982.