La veille, sa fille de neuf ans et demi lui avait à nouveau été retirée et placée dans une famille d'accueil par les services du conseil général. La cavale d'une femme et de son mari, tous les deux Suisses, s'est achevée tragiquement vendredi dans le Sud-Ouest de la France lorsque la mère, désespérée qu'on les ait retrouvés, a tenté de s'immoler par le feu en plein lieu public.
Cette mère de famille de 47 ans, originaire du district de Nyon, s'est mis le feu après s'être aspergée d'essence au centre médico-social de Carcassonne. Elle a été secourue et ses jours ne sont pas en danger, a indiqué le procureur de Carcassonne, Antoine Leroy.
Le père était soupçonné d'abus sexuels
Ce tragique dénouement a mis fin à plusieurs mois de cavale. La mère s'était enfuie de Suisse le 24 décembre avec sa fille. Elle avait profité d'une visite de son enfant pour Noël. La fillette avait été retirée au couple en octobre 2011 parce que son père était soupçonné d'abus sexuels. Celui-ci a rejoint sa compagne et sa fille dans leur cavale.
Après différentes étapes, ils ont fini par trouver refuge dans l'Aude, près de Carcassonne. La fillette y a même été scolarisée. Mais les parents ont été repérés. Les autorités françaises avaient été contactées par leurs homologues suisses peu après la disparition du couple et de leur enfant. Ils ont été localisés au-delà de la frontière grâce à leur téléphone portable.
La fille rapatriée en Suisse
La mère a "compris que sa cavale prenait fin" et en se présentant vendredi devant les services sociaux où elle avait rendez-vous. Elle a commis un "geste dramatique, de détresse" et tenté de s'immoler, après avoir prévenu par téléphone un journal régional et la police de ce qu'elle s'apprêtait à faire. Le directeur du centre médico-social a pu éteindre le feu avec un extincteur et une couverture. Brûlée, la femme a été hospitalisée.
Quant à l'enfant, elle a été placée dans une famille d'accueil et sera rapatriée "dans les jours qui viennent", a dit le procureur, comme le prévoit une convention entre la Suisse et la France.
Le père, lui, n'a pas été interpellé, car il n'est visé par aucune poursuite pénale. En revanche, sa compagne est considérée comme l'instigatrice de l'enlèvement de l'enfant.