Jeudi le parquet avait requis la relaxe. Lors des plaidoiries de la défense vendredi matin, l'avocat des deux policiers poursuivis pour "non-assistance à personne en danger" après la mort de Zyed et Bouna en 2005, est resté sur la même ligne. A la sortie de l'audience, les familles des victimes ont laissé éclater leur ressentiment.
"Il a même évoqué les événements de janvier". C'est la première fois depuis le début de ce procès que les familles sont ressorties en colère de la salle d'audience. Ce n'était pas le cas la veille, quand la procureure a requis la relaxe. Mais vendredi matin, le ton et les mots employés par Me Daniel Merchat, l'avocat des deux policiers, qui a commencé sa plaidoirie en se tournant vers les familles, ont piqué au vif les proches des deux adolescents morts.
"Là, c'est une insulte, ce n'est pas une défense", a confié au micro d'Europe 1, Adel Benna, le frère de Zyed. "Parler de la police tunisienne et turque pour dire que ce n'est pas une police républicaine… Je ne vois même pas le rapport avec le sujet. Il a même évoqué les événements de janvier et je ne vois aucun rapport", a-t-il poursuivi.
"A un moment donné, il faut que cela s'arrête". Une fois passées les digressions sur la police en France, en Seine-Saint-Denis et dans le monde, après avoir dénoncer le type "paranoïde" des parties civiles, l'avocat de la défense s'est attaché au dossier, avec le même argument que depuis le début de la procédure. "Je ne sais pas comment dire et redire la même chose pour arriver à être entendu. Mon client n'a jamais vu personne entrer dans le site. A un moment donné, il faut que cela s'arrête", a commenté Me Merchat au micro d'Europe 1.
La défense a donc demandé la relaxe pour ses clients, "pour en finir avec cette présomption de culpabilité depuis 10 ans". Pour leur part, les deux policiers ont clôturé l'audience avec une phrase chacun, pour exprimer leur compassion envers les familles de Zyed et Bouna.
Le jugement a été mis en délibéré au 18 mai prochain.
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