C’est une deuxième semaine décisive qui s’ouvre lundi au procès de l'affaire dite du "Carlton de Lille". C’est surtout une semaine cruciale pour Dominique Strauss-Kahn qui doit être entendu entre mardi et jeudi matin avec tous ceux qui ont participé aux soirées "libertines" entre Paris, Washington et la Belgique.
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Toute la question pour l'ex-patron du FMI sera de convaincre qu'il n’était pas au fait que les jeunes femmes étaient des professionnelles, rémunérées pour satisfaire ses désirs sexuels. Et à l’audience, ce sera parole contre parole.
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"C’était ses récréations, il ne savait pas". Dans cette affaire, se tiennent d’un côté les co-prévenus de DSK et particulièrement, ceux qui ont organisé ces soirées. Parmi eux, on retrouve notamment des cadres d’entreprises et un policier. Des hommes qui ont parfois participé à ces parties fines et qui affirment depuis le départ que l’ex-patron du FMI ne savait rien de la condition réelle des jeunes femmes, présentées comme des secrétaires ou des restauratrices. "Non, il ne savait pas. Pour lui, c’était ses récréations, on passait de belles soirées", assure au micro d'Europe 1 l’un d’eux, David Roquet, ex-dirigeant d’une filiale d’un groupe de BTP.
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"C’était des filles cultivées, élégantes…Il y avait parfois cinq ou six couples : est-ce qu’ils étaient légitimes ou pas ? Je n’en sais rien. Est-ce que certains étaient accompagnés d’escort-girls ? Je ne le sais pas non plus. J’étais accompagné, point à la ligne", poursuit le prévenu.
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Parole contre parole à l’audience. De l’autre côté de la barre, celui des femmes, des ex-prostituées, la version est bien différente. Si le mot d’escort-girl ou de prostituée n’a jamais été prononcé en présence du "roi de la fête", comme elles surnomment Dominique Strauss-Kahn, elles n’imaginent pas un seul instant que ce dernier ait pu l’ignorer.
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L’une d’elles, Jade, ironise même à ce sujet devant les juges : "toutes ces filles, bien faites, jeunes et complètement destinées à le satisfaire… mais il croyait quoi ?". Des versions qui vont s’entrechoquer cette semaine devant le tribunal correctionnel de Lille.