Il s'agit de la première agression de militaires depuis le lancement du plan Vigipirate à la suite des attentats de janvier dernier. Alors qu'ils étaient en faction devant un centre communautaire juif, trois militaires ont été agressés et blessés à l'arme blanche, mardi dans le centre de Nice. Pris en charge à l'hôpital, leurs jours ne sont pas en danger. Le suspect, lui, a été interpellé et placé en garde à vue à la police judiciaire de Nice. Dans la journée, un deuxième homme a été interpellé et le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête. L'agresseur de Nice "a été entendu" par la DGSI après avoir été refoulé la semaine dernière à Istanbul, en Turquie, porte d'entrée vers la Syrie. François Hollande a fermement condamné mardi soir l'"acte criminel" que constitue cette agression.
>> Réactualisation au 4 février : La garde-à-vue de Moussa Coulibaly a été prolongée de 24 heures. L'autre individu qui avait été interpellé mardi après-midi a en revanche été relâché. Les enquêteurs ont établi qu'il n'existait aucun lien entre lui et Coulibaly.
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Il sort un couteau de son sac et s’attaque aux militaires. La scène s'est déroulée peu après 14 heures, devant un immeuble abritant le Consistoire israélite de Nice, Radio Shalom et une association israélite. Mobilisés dans le cadre du plan Vigipirate, trois militaires ont été agressés par un individu, armé d'un couteau.
Le suspect a sorti son couteau de son sac, avant de s'attaquer à un militaire, en le blessant à la by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_0" >joue. Les deux autres militaires présents sont alors venus en aide à leur collègue. Pour se défendre, l'agresseur les a blessés à la by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_0" >joue et à l'épaule.
Très vite, le chaos s’installe en bas du centre israélite qui abrite la radio juive pour laquelle travaille Manon : "C'est un collègue à moi qui m'a appelé qui est descendu. Il m'a dit que des militaires venaient de se faire agresser au couteau. Quand je suis descendue, on venait d'emmener les militaires blessés."
Les militaires, dont l'un a été blessé au bras et un autre au visage, ont été pris en charge par les services de secours sur le lieu de l'agression, avenue Jean Médecin, à côté de la place Masséna. Leur pronostic vital n'est pas engagé, selon la source policière.
"Je suis 100% Coulibaly". D'après les informations d'Europe 1, le suspect aurait crié "je suis 100% Coulibaly", lors de l'agression. Il a été interpellé grâce à l'intervention de deux agents du tramway, qui passaient à proximité, et d'un autre homme.
Selon les premiers éléments de l'enquête, l'homme se nomme bien Coulibaly, comme le terroriste de la Porte de Vincennes qui a tué quatre juifs dans un supermarché casher. Rappelons toutefois que le nom de Coulibaly est particulièrement répandu au Mali.
Placé en garde à vue dans la journée, son domicile a par ailleurs été perquisitionné dans la soirée, à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Les perquisitions ont commence à 20h00, dans un immeuble de huit étages du Val-Fourré, un quartier sensible. Une quinzaine de policiers, en civil et en tenue, dont certains portaient des flash balls, se tenaient aux abords de l'immeuble.
Signalé par la DGSI pour un voyage en Turquie. Toujours selon nos informations, l'agresseur est bien connu des services de police, notamment pour "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "vol aggravé". L'agresseur a par ailleurs "été refoulé la semaine dernière par les autorités turques" et a été "entendu à son retour par la DGSI", a-t-on appris de source proche de l'enquête.
"Cet homme avait attiré l'attention de la Police aux Frontières (PAF) à Ajaccio le 28 janvier car il avait pris un aller simple pour la Turquie. Il a donc été signalé sans délai par la DGSI aux autorités turques qui l'ont refoulé", a expliqué cette source. "A son retour, il a été entendu par la DGSI mais son entretien administratif n'a pas permis de recueillir d'informations suffisantes pour judiciariser son dossier."
Un deuxième homme arrêté. "Une deuxième personne a été interpellée et des vérifications sont en cours", a indiqué cette source. Selon une autre source proche de l'enquête, l'agresseur des militaires aurait été vu avec ce deuxième individu avant les faits, mais pas au moment de l'acte.
La communauté juive inquiète. Dans la communauté juive, la crainte est bien présente, comme le confie Franck, président de la radio Shalom, hébergée dans cet immeuble : "Quand on s'attaque à des militaires qui protègent des bâtiments juifs, indirectement on s'attaque aux juifs. Bien sur qu'on se sent by Browser Shop" xhtml:id="_GPLITA_0" >directement concernés par ça, bien sur que cela nous s'inquiète". Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a d'ailleurs appelé à la plus grande vigilance, notamment aux abords des écoles et des synagogues.
Hollande "condamne avec la plus grande fermeté". "Je dénonce fermement l'agression violente contre les militaires et demande des sanctions très lourdes contre la personne interpellée", a réagi sur Twitter Christian Estrosi. "C'est un symbole que de voir attaqués ces héros inconnus le jour-même où nous honorons les soldats tombés en Espagne. Nous sommes tous attaqués", a-t-il renchéri, réclamant aussi au gouvernement dans un autre message le maintien des militaires présents à Nice et dont le départ était prévu.
Je dénonce fermement l’agression violente contre les deux militaires et demande des sanctions très lourdes contre la personne interpellée !— Christian Estrosi (@cestrosi) 3 Février 2015
Dans la soirée, François Hollande a "condamné avec la plus grande fermeté l’agression". Et d'ajouter : "Toute la lumière sera faite sur les motivations et les circonstances de cet acte criminel". Au lendemain de l'agression, le chef de l'Etat a demandé en conseil des ministres le maintien du plan Vigipirate à son "niveau le plus élevé", a annoncé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, précisant que François Hollande avait également demandé "d'accélérer la troisième loi sur la lutte antiterroriste" portant sur le renseignement et d'être "à l'offensive" sur les échanges de données sur les passagers aériens (PNR) dans l'Union européenne.