L'info. Depuis six mois, un numéro vert "anti-djihad" est mis en place. Depuis la fin du mois d’avril, le 0800 005 696 a recueilli près de 600 appels, a appris Europe 1. Parmi ces coups de téléphone, une centaine ont été passés pour signaler un départ. Mais majoritairement, le reste de ces appels a été émis par des proches, s'inquiétant des changements d'attitude de l'un des leurs.
Ces entretiens téléphoniques peuvent durer jusqu'à une heure et demie. Au bout du fil, les fonctionnaires parviennent ensuite à dresser le profil de ces hommes et de ces femmes soupçonnés de basculer vers le djihad.
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Une majorité de "convertis". Plus de la moitié des appels concerne des personnes qui ne sont pas issues de la culture arabo-musulmane. Près de 55% des signalements portent sur des "convertis", qui ont basculé dans les thèses salafistes et djihadistes. Ces signalements concernent par ailleurs presque autant de femmes que d'hommes. Les jeunes ne sont pas épargnés : un quart des appels sont relatifs aux mineurs.
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Des signalements dont la nature a changé. En mai, ils concernaient souvent une menace de départ imminent vers la Syrie. Désormais, les appels font souvent état de ce qu'on appelle "des signaux faibles", comme une adolescente qui arrêterait la natation, ou un jeune homme qui ne serrerait plus la main aux femmes. Des indices ténus qui laisseraient, espèrent les plus optimistes, davantage de temps aux pouvoirs publics pour empêcher des départs.
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