Quel suivi psychologique pour les pilotes d'avion ?

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Noémie Schulz avec , modifié à
Andreas Lubitz était "100% apte à voler", assure Lufthansa. Comment les compagnies évaluent-elles les capacités psychologiques" de leurs pilotes ?  

Andreas Lubitz, le copilote de l'A320, considéré comme responsable du crash de l'avion, était en état de dépression grave. C'est ce qu'indique le contenu de son dossier médical, révélé vendredi par le tabloïd allemand Bild. Andreas Lubitz avait en effet été placé en établissement psychiatrique, il y a six ans, lors de sa formation de pilote. Pendant cette formation, il avait été noté à plusieurs reprises qu’il était incapable de voler car trop faible psychologiquement, confronté notamment à des crises de panique. Il a finalement obtenue sa licence, avec la mention SIC, qui signifie qu’il doit faire l'objet de contrôles médicaux spéciaux très réguliers.

La veille, Carsen Spohr, le patron du  groupe, assurait pourtant qu'Andreas Lubitz était "100% apte à voler", précisant que la compagnie aérienne veillait aussi, en plus des "connaissances cognitives et techniques", sur la "capacité psychologique des candidats à prendre les commandes d'un avion". 

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Un suivi qui commence avant l'embauche. Pour le suivi psychologique des pilotes, il existe un protocole très précis, tout au long de la carrière, et qui commence avant même l'embauche des pilotes. Les candidats passent des batteries de tests devant des spécialistes : évaluation de leur rigueur, sens de la communication, leadership, motivation. Au bout de ces tests, en moyenne, 30% des candidats seulement sont retenus.

Ensuite, c'est tout au long de leur carrière que les pilotes sont surveillés. Un examen médical très poussé est réalisé chaque année par un organisme indépendant. Des rendez vous avec la médecine du travail, tous les deux ans avant 40 ans, tous les ans après, viennent s'y ajouter. On pose aux pilotes des questions sur le travail, leur vie personnelle, familiale.

Pas de rendez-vous avec un psy. Il s'agit, toutefois, d'un rendez-vous avec un généraliste, et pas un psychiatre, précise auprès d'Europe 1 Guillaume Pollard, commandant de bord et président du syndicat Alter. "De là à aller détecter les tendances suicidaires, je pense que cela va essentiellement dépendre des réponses du pilote aux questions du médecin. S'il n'a pas envie de s'étendre sur sa vie intérieure, je pense que le médecin aura du mal à détecter quoi que ce soit", estime Guillaume Pollard.

"Cette conversation avec le médecin permet d'évaluer, effectivement très rapidement, l'état physique et mental de l'individu. Il n'y a pas à proprement parler de suivi psychologique", confirme au micro d'Europe 1 Erick Derivry, commandant de bord chez Air France, président du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL). 

Mais chez Air France, on insiste : outre ces rendez vous médicaux, il y a quatre tests en simulateur chaque année. Avec un fort facteur de stress. Là aussi, on évalue la stabilité émotionnelle. Et il est très difficile de faire illusion, assure la compagnie. "On peut y détecter des comportements difficiles", confirme Erick Derivry.  

Derivry : "Cette situation est inédite dans le...par Europe1fr

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