18 ans après les faits, on a retrouvé le meurtrier présumé de Christelle Blétry. Jeudi dernier, un homme a avoué avoir tué la jeune femme de 20 ans, en 1996 à Blanzy, en Saône-et-Loire. Il a été mis en examen dans la foulée pour le meurtre resté irrésolu jusqu’à présent. Qui est cet homme qui est passé au travers des mailles de l’enquête pendant près de deux décennies ?
Le procureur de la République a indiqué qu’il s’agissait d’un homme de 56 ans, père de deux enfants. Cet ouvrier agricole résidait à Retjons, près de Mont-de-Marsan dans les Landes. Il a été interpellé à son domicile mardi dernier.
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Au moment du meurtre de Christelle Blétry, il vivant en Saône-et-Loire, où il a été condamné en 2004 pour tentative d’agression sexuelle. Il a passé six mois en prison puis quitté la région et refait sa vie ailleurs, sans plus faire parler de lui. "C’est quelqu’un qui a réussi à cliver complètement son existence, à mener une vie normale", a décrit le procureur. "Aucun indice ne laissait supporter qu’il avait commis un meurtre en 96", à tel point que lui-même a, semble-t-il, "totalement occulté les faits", continue Chrtisophe Rode.
Comment il a avoué ? Dans un premier temps de son interrogatoire, l’homme a nié les faits, avant de tout avouer, selon le procureur. Lors de sa garde à vue, il a indiqué être rentré d’une soirée arrosée, en voiture, lorsqu’il a croisé la route de Christelle Blétry. "Il l’a forcée à monter dans son véhicule. Elle a cherché à s’enfuir et il a essayé de la rattraper avec un couteau", a rapporté le procureur. Il aurait ensuite laissé le corps à l’endroit du crime avant de rentrer chez et faire comme si de rien était.
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Qu’est-ce qui a changé depuis le meurtre ? Depuis 1996, "le dossier n’a jamais été clôturé", "les faits n’ont jamais été prescrits" et "les investigations n’ont jamais cessé", ce qui a mené à cette arrestation, indique le procureur. A l’époque, les enquêteurs n’avaient aucune raison de soupçonner cet homme.
Mais depuis sa condamnation en 2004, l’homme est inscrit au fichier des délinquants sexuels. Grâce à l’évolution des techniques, il faut moins de cellules pour établir un profil ADN fiable, même sur des scellés anciens s’ils sont bien conservés. Récemment, un laboratoire y est parvenu et le profil trouvé sur les vêtements a été comparé à ceux du fichier national des empreintes génétiques. "Et c’est là que tout récemment, on a été certain qu’il correspondait à quelqu’un fiché depuis 2004", a expliqué le procureur.
Quant à savoir si cette arrestation pourrait permettre de faire la lumière sur les autres affaires des "disparues de l’A6", quatorze meurtres ayant eu lieu entre 1986 et 1997, la police ne fait aucun rapprochement "quant à la personnalité de l’auteur, ni sur les circonstances du déroulé des faits".