Le jeune collégien de 13 ans, blessé vendredi matin lors d'une bagarre dans un collège de Rennes, est mort samedi matin des suites de ses blessures. "Il était en état de mort clinique depuis hier soir", a déclaré le sous-préfet de permanence, Isabelle Gravière-Troadec.
Victime d'un étranglement
Le procureur de Rennes,Thierry Pocquet du Haut-Jussé, a confirmé samedi que l'agresseur présumé du collégien de 13 ans décédé après une bagarre au collège de Cleunay à Rennes avait bien "serré le cou" de la victime. Une autopsie a été pratiquée samedi pour identifier les causes de la mort et les résultats sont attendus dimanche.
"Le mis en cause a serré le cou" de la victime "dans des conditions qui restent à établir", a indiqué le procureur. "Tous les témoins entendus insistent sur la brièveté de la scène", a-t-il ajouté. Selon certains témoignages, l'agresseur présumé, un élève de 3ème âgé de 16 ans, a saisi la victime au cou dans son bras replié. Le procureur a laissé entendre qu'il pourrait s'agir d'un tel geste, mais a précisé que cela n'était pas encore "étayé".
L'agresseur présumé "accablé"
L'auteur présumé est toujours en garde à vue, a précisé le procureur. "Il est accablé", "il réalise les conséquences de son geste". Le procureur s'est refusé à dire quelles qualifications pourraient être retenues pour l'enquête judiciaire, invitant à attendre la fin de la garde à vue du jeune homme.
Selon le procureur, il y a eu au démarrage des faits "une altercation" entre les deux garçons, "dont les causes ne sont pas véritablement connues", mais "semblent futiles", "comme ces regards échangés qui dégénèrent en bagarre". "Cette première partie aurait eu lieu sans témoins", a-t-il indiqué. Puis, "sortant des toilettes", où cette première partie de la confrontation aurait eu lieu, "il y a dans la cour des échanges de coups" entre les deux, et "le mis en cause a serré le cou de la victime". "Un surveillant a fait cesser la bagarre", et "la jeune victime est tombée à terre". Le surveillant, puis deux enseignants, ont ensuite prodigué les premiers secours, l'un des adultes présents sur place pratiquant le bouche à bouche et des massages cardiaques avant l'arrivée du Samu.
Les ados pas connus de la police
"Ni l'un ni l'autre" des deux garçons "n'étaient connus" des services de police, même si l'agresseur présumé avait déjà fait l'objet "d'une mesure bénigne" de rappel à l'ordre, a déclaré le procureur qui n'a pas voulu préciser le fait en cause. Le procureur a par ailleurs confirmé qu'il "semble" que le garçon mis en cause fasse de la boxe.
Cellule d'écoute pour les élèves
"On est amenés à gérer régulièrement des problèmes de dispute de ce genre en récréation", mais "il n'y avait pas eu d'incidents entre ces deux élèves précédemment", a souligné la principale du collège de Cleunay, Michèle Merdy. "Ni l'un ni l'autre" de ces élèves n'avaient posé de problème jusqu'à maintenant, dans ce collège, a encore indiqué Jean-Yves Bessol.
Ces deux élèves sont arrivés au collège à la rentrée 2011. La victime des coups, en classe de 5ème, habite la banlieue de Rennes mais était scolarisée dans ce collège car il propose une section sport/foot, en liaison avec le stade Rennais, a précisé la principale.
Le ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, s'est rendu samedi midi dans ce collège tranquille du quartier de Cleunay où le drame a semé la consternation. Le cortège du ministre est entré directement dans le collège où Vincent Peillon a rencontré la communauté éducative, au lendemain d'une erreur de communication du gouvernement.
Les regrets de Jean-Marc Ayrault
La mort du jeune garçon avait été annoncée, vendredi soir, par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Ce dernier a exprimé dans la soirée "ses regrets les plus vifs", ainsi que ceux de Vincent Peillon, pour avoir "annoncé à tort" le décès du collégien, évoquant des "informations erronées".
Le premier ministre, puis Vincent Peillon, avaient en effet annoncé en début de soirée le décès de l'enfant. Le communiqué de Matignon, retiré du site Internet du Premier ministre, indiquait que Jean-Marc Ayrault avait "appris avec une grande tristesse le décès d'un jeune collégien de l'Académie de Rennes survenu en fin de journée, à la suite d'une altercation entre élèves."