"On est en plein Far West". La direction régionale de la SNCF n'en revient toujours pas des événements survenus samedi sur une ligne TGV de la région PACA. Plusieurs dizaines de jeunes ont contraint un TGV à s'arrêter sur les voies samedi à Marseille/ Munis de torches d'alerte de la SNCF, ils ont tenté en vain de monter à bord avant de s'enfuir à l'arrivée de la police.
Dix d'entre eux ont pu être interpellé. Ils étaient toujours en garde à vue dimanche et devraient être présentées au parquet lundi. "On continue les confrontations et auditions. Il en ressort que leur objectif était de faire du 'buzz' sur Internet, pas de voler le train", a précisé cette source. Le parquet a pour sa part informé dimanche que les gardes à vue allaient être prolongées de 24h.
Des torches pour stopper le train. La scène, filmée par un assaillant et des passagers, s'est déroulée peu après 14 heures. Trabsportant plus de 150 passagers, le train, parti de Paris, quitte la gare Saint-Charles à Marseille en direction de Nice. Des torches allumées sur les voies forcent alors le conducteur à stopper le TGV à hauteur de la cité Air Bel dans le 11e arrondissement, un quartier sensible de Marseille.
"Ces torches à flamme rouge sont des outils de sécurité que l'on utilise ordinairement pour signaler un gros problème et dans ce cas les conducteurs ont pour consigne de s'arrêter", a expliqué une porte-parole de la direction régionale de la SNCF.
Dix suspects interpellés. La police est alertée immédiatement et les forces de l'ordre essuient des jets de pierre à leur arrivée sur les lieux, avant que les assaillants ne s'enfuient dans la cité. "On a recueilli très rapidement des témoignages de passagers, qui nous ont permis d'aller repérer des individus et de les interpeller", a raconté Martine Coudert, directrice départementale adjointe de la Sécurité publique dans les Bouches-du-Rhône. Dix suspects, âgés de 15 à 20 ans pour la plupart, ont été placés en garde à vue dans les locaux de la Sûreté pour "entrave à la circulation des trains, dégradations volontaires et vol".
Quelques dégradations. Si le but initial des jeunes assaillants semblait être de rentrer dans une voiture passager du train, ils n'y sont pas parvenus. Certains ont cependant réussi à pénétrer dans un local technique du train pour y prendre des fumigènes, dont l'un a légèrement brûlé une vitre du TGV, seule dégradation notable.
"Ils ont commencé à taper sur le train pour s'amuser, ils voulaient voir s'ils étaient capables d'arrêter un train, ils rigolaient et se prenaient en photo", a raconté à l'arrivée Saaida, une étudiante de 19 ans qui voyageait avec sa mère. "Ensuite ils ont essayé de monter dans le train, les gens commençaient à paniquer et puis la police est arrivée", a-t-elle ajouté.
"On a eu peur". "On a eu de la chance qu'ils n'arrivent pas à entrer", a renchéri la mère. "On est revenu à l'époque de l'attaque des diligences, on est en plein Far West... Nous avons déjà eu à Marseille des attaques de trains de marchandises dans les quartiers Nord, et des agressions régulières sur les contrôleurs, maintenant on a franchi un cran supplémentaire dans le sud de la ville avec cette attaque hors normes", a estimé David-Olivier Reverdy, du syndicat de policiers Alliance.