L'enquête se poursuit après la saisie record annoncée samedi par Manuel Valls. Depuis l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, le ministre de l'Intérieur révélait qu'1,3 tonne de cocaïne pure avait été saisie le 11 septembre à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. D'après les premiers éléments de l'enquête, la drogue était destinée à être écoulée sur le marché européen.
Neuf interpellations en France et au Venezuela. Au moins neuf personnes ont déjà été interpellées dans cette affaire. Trois Italiens et deux Britanniques gardés à vue depuis vendredi à Paris ont été déférés mardi matin en vue de leur éventuelle mise en examen. La garde à vue d'une sixième personne, également arrêtée vendredi, a cependant été levée lundi. Trois autres susoects ont été arrêtées, dimanche, au Venezuela. Il s'agit de trois soldats du commandement anti-drogue vénézuélien. Et à croire Miguel Rodriguez, le ministre de la Justice vénézuélien, il devrait y avoir d'autres arrestations. "On présume la complicité quasi évidente d'employés de la ligne aérienne" avec des autorités militaires vénézuéliennes, a-t-il confié.
Des complicités chez Air France ? Comment charger à bord d'un avion de ligne plus d'une tonne de cocaïne ? La question est posée chez Air France et au sein de l'aéroport de Roissy. La compagnie française et l'office des Stups travaillent actuellement sur de possibles complicités.
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1,3 tonne saisie en plusieurs fois. Une fois arrivée en France dissimulée dans une trentaine de valises aux noms de passagers fantômes, la drogue a été saisie dans la zone de fret, visiblement dans un container, et non sur le tapis roulant où les passagers récupèrent leurs bagages. Mais tout n'a pas été saisi au sein de l'aéroport francilien. Environ 300 kilos de cocaïne sont parvenus à quitter l'aéroport. La cocaïne a été interceptée sur l'autoroute en direction du Luxembourg et devait être livrée en Allemagne ou aux Pays-Bas.
"Une prise unique" pour Valls. Invité d'Europe 1 lundi matin, le ministre de l'Intérieur s'est réjoui de cette saisie record, qu'il a qualifiée "d'unique". "Il n'est pas normal qu'on puisse transporter dans un avion d'Air France plus d'une tonne de cocaïne sans référence avec des passagers", s'est-il indigné. "Cela montre l'ampleur du trafic international", a ajouté Manuel Valls avant de féliciter la police française qui "a fait un travail remarquable". Concernant les destinataires de la drogue, le ministre s'est fait plus évasif. "Oui, je connais les destinataires mais je n'en dirai pas plus", s'est-il contenté de répondre.
Les gros bonnets à l'abri ? C'est en tout cas l'avis de la police judiciaire, qui s'attend à tomber sur les petites mains en bout de chaîne, et non sur les gros bonnets. La drogue saisie était destinée à plusieurs grandes organisations européennes, et notamment la mafia calabraise.