L'info. Un Cannois a été condamné mercredi par la justice à rendre tous ses papiers d'identité. Jean-Claude Marimontou, un sexagénaire originaire d'Haïti, avait en effet acheté de faux papiers à la fin des années 1950 pour venir en France. 55 ans plus tard, il vient d'être condamné pour usurpation d'identité. Il demande à la justice de lui "créer un état-civil", rapporte Nice-Matin.
Orphelin haïtien. Jean-Claude Marimontou ne connaît pas sa date de naissance exacte. Il est né dans les années 1940 à Haïti. Ce sont les religieuses de l'orphelinat qui l'ont baptisé ainsi. Alors lorsqu'en 1958, il part pour travailler en France, il achète de faux papiers. Il sera désormais Guy Brival, né en 1952 à Fort-de-France.
Un vrai Guy Brival. Sous sa nouvelle identité, il travaille comme maçon, fait la plonge dans un palace, devient agent d'entretien dans un collège de Cannes. Il se marie et a quatre enfants. Mais ce qu'il ne savait pas c'est que le Guy Brival, effectivement né en 1952 à Fort-de-France, qu'il prétendait être, existait vraiment.
Démasqué et condamné. En 2000, le vrai Guy Brival reçoit des PV de stationnement dans des villes où il n'est jamais allé, des rappels de loyers d'un office HLM des Alpes-Maritimes ou encore les avis d'imposition de "son double". Il porte plainte et les enquêteurs remontent jusqu'à Jean-Claude Marimontou. Ce dernier est condamné en 2007 pour usurpation d'identité.
55 ans de cotisation pour rien. Mais ce dernier continue tout de même à utiliser l'identité de Guy Brival. Il a donc été condamné une seconde fois mercredi à de la prison ferme, mais aussi à rendre son passeport, sa carte Vitale et son permis de conduire. Il a aussi dû démissionner et a été expulsé de son logement. Selon son avocat, Jean-Claude Marimontou a aussi perdu ses droits à la retraite alors qu'il a cotisé pendant 55 ans.
"Je veux un nom". Ses enfants, qui portent le nom de Brival et vivent à l'étranger, ainsi que son ex-femme n'ont jamais su que son identité n'était en fait pas la sienne. Aujourd'hui, le sexagénaire demande au procureur de lui "créer un état-civil". "Je veux mourir avec un nom", implore-t-il.