Savoie : le suspect est "sous le choc"

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Rédaction d'Europe1.fr avec Emilie Nora et AFP , modifié à
Le jeune homme a été mis en examen pour le meurtre de son père et de ses deux frères.

La préméditation se précise. Jordan Lénisa, soupçonné d'avoir tué son père et ses deux petits frères, a été mis en examen pour assassinats dans la nuit de samedi à dimanche et écroué. Les obsèques des victimes auront par ailleurs lieu mercredi, selon le maire de Bozel, où s'est déroulé le drame.

"Plausible préméditation"

Samedi, le vice-procureur de la République de Chambéry, Pierre Filliard, avait annoncé que la troisième victime, le frère âgé de 17 ans, était mort. Plongé dans un coma profond après avoir été blessé à la tête, il a succombé à l'hôpital de Grenoble, où il a été transporté en urgence jeudi soir, peu après le drame. Son père, âgé de 50 ans, et son autre frère de 7 ans, avaient eux été tués sur le coup.

Selon le procureur, "il semble plausible d'imaginer qu'il y a eu préméditation". Les corps des victimes ont été découverts dans différentes pièces de la maison, "le père dans son bureau et les deux frères dans leur chambre".

Les autopsies réalisées samedi ont confirmé que le père avait reçu une balle à l'arrière de la tête et son fils de huit ans en plein front, a précisé une source proche de l'enquête.

La mère entendue partiellement

Le suspect, qui "comporte des perturbations psychologiques importantes", semble également avoir tenté de s'en prendre à sa mère, arrivée plus tard. Jeudi après-midi, elle serait arrivée au domicile familial, une maison cossue de Bozel, en Savoie, au moment du drame et, parvenant à s'enfuir, elle avait pu donner l'alerte. Blessée au visage et en état de choc, elle a été hospitalisée et n'a pu être entendue que partiellement par les enquêteurs, selon le parquet.

Le mis en cause, âgé de 24 ans, a été vu vendredi par un psychiatre qui a estimé qu'il n'était pas irresponsable, excluant qu'il soit hospitalisé. Le jeune homme s'accuse du meurtre, mais n'a pas d'explication cohérente comme l'a indiqué à Europe 1 le colonel Jean-Claude Gin, commandant du groupement de la gendarmerie de la Savoie.

Des "zones d'ombre"

"Il s’est exprimé sur ce qu’il a fait avec des grandes zones d’ombre. Manifestement, il est sous le choc. Il ne se souvient pas complétement de la réalité et de ce qu’il a pu accomplir. Il est par moment prostré", a raconté le gendarme.

Pour le vice-procureur de Chambéry, "rien ne laissait supposer le passage à l'acte", même si l'assassin présumé entretenait des relations conflictuelles avec son père. Le magistrat a expliqué au micro d'Europe 1 que le jeune homme lui a posé une question : "vais-je pouvoir me faire aider rapidement pour pouvoir comprendre ce que j’ai fait ?".