L'INFO - C'est la stupeur et l'effroi à Paris depuis qu'un homme a ouvert le feu, lundi matin, dans les locaux du journal Libération. La fuite de l'individu et le tir de coups de feu un peu plus tard à l'autre bout de la ville suivi d'une prise d'otage ont rythmé le reste de cette étrange journée. Europe1.fr remonte le fil des événements.
Le récit des événements de la journée par Guillaume Biet du service Police-Justice d'Europe1 :
>> EN DIRECT - Un suspect a été identifié par les enquêteurs. Une "chasse à l'homme" est engagée .
10h10 : un homme fait irruption à Libé et tire.
Il y a alors trois personnes dans le hall du quotidien de gauche, situé près de la place de la République à Paris. "Le mec a sorti un fusil de sa sacoche et a tiré deux fois, sur la première personne qu’il a vue (…) Ça a duré dix secondes, pas plus", a raconté l’un des témoins. Le suspect a tiré à bout portant dans le dos d’un jeune homme de 23 ans, un assistant-photographe du journal. La balle, de celles que l’on utilise pour chasser le sanglier diront les enquêteurs, l’a traversé de part en part : il est grièvement blessé. Lundi soir, il était toujours entre la vie et la mort. Le tireur, lui, a pris la fuite. Par mesure de précaution, des patrouilles de policiers sont déployées devant les grands médias.
11h40 : coups de feu à la Défense.
Un peu plus d’une heure plus tard, à l’autre bout de la capitale, à la Défense, des coups de feu éclatent devant la tour Granite de la Société Générale. Un homme a tiré "trois coups de feu" en visant "les vitres de la tour", selon un témoin interviewé par Europe1. Cette fois, il n’y a aucun blessé. Le témoignage recueilli par Europe1 n’en est pas moins glaçant : "ce qui me marque encore, c’est qu’il avait l’air très serein, très froid, déterminé", a raconté sur notre antenne un banquier de la SocGen.
Autour de 12h00 : un automobiliste pris en otage.
Un homme assure avoir été pris en otage dans sa voiture par un homme armé. Détails troublants : la prise d’otage a débuté près de la Défense… quelques instants après les coups de feu tirés sur la tour de la SocGen. Menacé, l’automobiliste se voit contraint de conduire son agresseur dans le quartier des Champs-Elysées. C’est là qu’il le relâche. Selon les informations d'Europe 1, le conducteur a précisément déposé le suspect devant le palace George V, sur l'avenue du même nom, dans le 8ème arrondissement de Paris. C’est là la dernière trace établie du suspect. Le quartier est quadrillé. Des policiers, en uniforme et en civil, sont déployés. Des passants sont arrêtés, leurs sacs fouillés. Un hélicoptère survole le quartier.
Lundi en début d’après-midi : la chasse à l’homme est lancée.
A ce stade de la journée, sans en avoir la preuve formelle, les enquêteurs sont convaincus qu’ils ont affaire à un seul et même homme. Des locaux de Libé à la Défense jusqu’aux Champs-Elysées, un parcours se profile. Et il n’aurait pas débuté lundi matin à Libération, mais vendredi à BFMTV. Ce jour-là, un homme armé avait fait irruption dans les locaux de la chaîne de télévision. Or, les images de ce suspect correspondent à celles du tireur de Libération.
Peu, avant 18 heures lundi soir, le Procureur de Paris, indique officiellement que "la piste d'un auteur unique est privilégiée" pour les quatre affaires (homme armé à BFMTV, tirs à Libération, tirs à la Défense, prise d’otage jusqu’aux Champs-Elysées).Un appel à témoins est lancé avec photos du suspect à l’appui. Depuis Israël, François Hollande pose comme priorité à son ministre de l’Intérieur Manuel Valls "d'arrêter celui qui menace la vie, qui a tenté de tuer et qui peut demain, tout à l'heure, tuer encore". Une course contre la montre est engagée.