Les corps de six alpinistes ont été retrouvés dimanche matin à 2.700 mètres d'altitude, au pic de Neige Cordier sur la commune de Villar-d'Arène, au sud de Saint-Jean-de-Maurienne dans les Hautes-Alpes. Un adolescent de 16 ans, deux hommes et trois femmes âgés de 42 à 64 ans, ont probablement "dévissé", selon les indications du parquet. Les corps ont été transportés en hélicoptère au village, distant de 5 km, où une chapelle ardente a été installée.
Six victimes françaises
Les six victimes, qui ont chuté samedi alors qu'elles s'apprêtaient à gravir le pic de Neige Cordier, un sommet situé à 3.614 m dans le massif des Ecrins, étaient "de nationalité française", a précisé à la presse Rémy Avon, le substitut du procureur de la République du tribunal de Gap. Trois des alpinistes étaient originaires de Briançon, "un adolescent et sa mère", un de Grenoble, un de Courbevoie, dans la banlieue parisienne, et un du Var, a précisé la préfecture.
"A priori, il ne s'agit pas d'une avalanche, ils auraient dévissé. Nous ignorons pour l'instant pour quelle raison", a ajouté le magistrat. Selon lui, les premières investigations ont permis de relever "des traces de ripage" dans le couloir de la Plate des Agneaux, une pente raide coiffée d'un col à 3.217 m. Les corps ont été découverts "à mi-hauteur" de ce couloir neigeux, à environ 3.000 mètres d'altitude.
Une cordée qui dévisse et entraîne la seconde
Divisés en deux cordées, les alpinistes "seraient partis samedi vers 6 heures du refuge de l'Alpe", à 2.078 mètres, "équipés de piolets, de crampons et de vêtements adaptés à la pratique de l'alpinisme", sous un "ciel dégagé", a expliqué Rémy Avon. La première cordée est vraisemblablement arrivée jusqu'au sommet de la Plate des Agneaux avant de chuter "de 150 à 200 mètres". "Il est possible qu'elle ait entraîné la seconde cordée, il se peut aussi que les deux aient dévissé en même temps", a estimé le magistrat.
Un randonneur anglais, qui effectuait le même parcours, a retrouvé par hasard les corps dimanche vers 9h40 alors que les alpinistes n'étaient pas recherchés.
Pour le maire de Villar-d'Arène, Xavier Crêt, lui-même guide de haute montagne, "cette course est plutôt facile même si cela reste de l'alpinisme". A sa connaissance "il n'y a jamais eu d'accident sur cette partie là". Sa commune connait pour la première fois "un drame aussi épouvantable", a-t-il dit sur Europe 1.
Une enquête judiciaire a été ouverte pour connaître les circonstances exactes de l'un des accidents les plus meurtriers survenus dans les Alpes françaises depuis 2003.