COKE EN STOCK. Deux marins de plaisance des Côtes d'Armor ont été mis en examen récemment pour "aide à l'immigration en bande organisée" puis écroués, révélait Le Parisienlundi. A bord de leur bateau de plaisance et moyennant finance. Ces deux skippeurs sont soupçonnés d'avoir aidé plusieurs dizaines d'immigrés clandestins à gagner la Grande-Bretagne.
Comment la police a mis au jour ce "trafic" présumé ? Le 12 janvier dernier, les douaniers contrôlent par hasard un voilier dans la rade de Cherbourg, dans la Manche. A bord du navire, les agents découvrent une quinzaine d'Albanais en situation irrégulière sur le territoire français car démunis de titre de séjour.
Le parquet confie l'enquête à la police aux frontières (PAF) qui interpelle alors rapidement deux skippeurs. Placés en garde à vue, "les deux hommes, qui n'étaient pas connus des services, ont été longuement entendus", rapporte au quotidien une source proche de l'affaire. Au cours de ces auditions, les deux hommes ont reconnu s'être livrés à ces traversées de la Manche illicite. "Ils ont avoué avoir fait transiter, sur deux voiliers, une trentaine d'étrangers sans papiers au cours de cinq voyages à destination des côtes anglaises en 2012", confie cette même source au journal. Et la démarche des deux hommes n'avait visiblement rien d'humaniste.
Quelles étaient les conditions du transit ? Les deux skippeurs avaient été contactés par un intermédiaire de nationalité kosavare. Selon les informations du Parisien, chaque sans-papier devait débourser 1.000 euros pour monter à bord. Ils ont expliqué être partis de plusieurs ports de Bretagne pour un "nombre de rotations effectuées entre la France et la Bretagne (qui) pourrait être plus important que celles qu'ils ont bien voulu admettre", estime la source du quotidien.
Un mode opératoire presque "indétectable". C'est ce qu'estime un haut fonctionnaire dans les colonnes du Parisien, notant que ce moyen "était jusqu'alors très peu utilisé". "Des vérifications sont en cours pour déterminer l'éventuelle complicité d'autres marins. Nous sommes particulièrement vigilants car d'autre filières pourraient avoir recours à des skippeurs", poursuit-il.
Les 14 clandestins albanais ont quant à eux été laissés libres. Avec obligation de quitter le territoire par leur propre moyen.