François Guéant, le fils de Claude Guéant, était en garde à vue depuis lundi matin, en marge de l'affaire sur les accusations de financement de campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye de Mouammar Kadhafi, a-t-on appris mardi de sources judiciaire et proche de l'enquête, confirmant une information d'iTÉLÉ. Sans garde à vue a été levée mardi sans qu'il soit présenté aux juges qui enquêtent sur l'affaire.
Le fils de l'ancien bras droit de Nicolas Sarkozy est notamment interrogé sur "des mouvements financiers", a précisé une autre source proche de l'enquête. Plusieurs dignitaires libyens ont porté ces accusations de financement par la Libye de la campagne électorale présidentielle victorieuse de 2007. Dans ce dossier, Claude Guéant a lui-même été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, faux et usage de faux.
Claude Guéant et ses deux tableaux de maître. Les faits qui sont reprochés à l'ancien ministre de l'Intérieur sont en lien avec la cession de deux toiles du peintre flamand du XVIIe siècle Andries van Eertvelt. Les enquêteurs s'interrogent sur un virement de 500.000 euros parvenu en 2008 sur le compte de Claude Guéant, qui explique avoir cédé ces tableaux à un avocat malaisien qui n'a pu être interrogé. Plusieurs experts ont estimé ces toiles à une somme très inférieure, évoquant 20.000 à 30.000 euros pièce.
Un homme d'affaires saoudien, Khalid Bugshan, a aussi été mis en examen dans ce volet du dossier. Les juges financiers se demandent s'il n'est pas le véritable émetteur des 500.000 euros. Le nom de Khalid Bugshan était apparu dans un autre dossier politico-financier, celui dit de Karachi, portant sur le financement de la campagne présidentielle malheureuse d'Édouard Balladur en 1995 via des rétrocommissions présumées sur un contrat d'armement avec l'Arabie saoudite, Sawari II.
La garde à vue de François Guéant porte sur des faits distincts de la vente des tableaux flamands, a précisé une des sources proches de l'enquête. Sa garde à vue peut durer jusqu'à mercredi matin. A son issue, cet avocat de 39 ans, élu au Conseil régional de Bretagne, pourrait être laissé libre sans poursuites ou présenté à un juge d'instruction qui pourrait décider de le mettre en examen, ou non.
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