C’est en surfant sur le web, pour une veille internet, comme ils ont l’habitude de le faire parfois, que les policiers strasbourgeois ont découvert l’existence d’un probable réseau. Les enquêteurs remarquent trois sites proposant des dizaines d’annonces et de photos de très jeunes filles exclusivement originaires de Roumanie, avec toujours un même numéro de téléphone, localisé en Allemagne.
Très vite, les enquêteurs de la PJ identifient un Luxembourgeois de 57 ans et sa compagne allemande. L’homme aurait été en relation avec des réseaux en Roumanie, alors que son épouse se serait occupée du standard téléphonique. Le couple a été interpellé à Strasbourg il y a une dizaine de jours, au moment où il ramenait l’une de ces filles.
Tournées dans toute la France
Au total, près de 150 jeunes Roumaines auraient été placées et installées à tour de rôle dans une dizaine de studios outre-Rhin, mais aussi à Nancy et Strasbourg. Par ailleurs, l’épouse était aussi chargée de mettre sur pied des tournées baptisées "city tour ". Au cours de ces tournées, les prostituées étaient déposées pendant une semaine aux quatre coins de la France, à Nice, Cannes, Grenoble, Dijon…
Les filles se partageaient ensuite avec leurs proxénètes les recettes. A raison de 150 euros par prestation. La petite entreprise semble avoir rapporté gros, de 15.000 à 30.000 euros mensuels. Mis en examen pour traite d’êtres humains, proxénétisme aggravé et association de malfaiteurs, le couple a été placé en détention à Nancy.