L'info. Ils ne se connaissent pas "IRL" (in real life, "dans la vraie vie", une expression utilisée par les adeptes de jeux en ligne, ndlr) mais deux adolescents du Nord, de 15 et 17 ans, ont pourtant sauvé la vie d'un Niçois de 24 ans. Le jeune homme avait écrit un message de détresse sur Facebook avant de tenter de se suicider mardi. La mère des adolescents a pu prévenir les secours à temps.
Une première alerte. Depuis plusieurs années, les deux ados nordistes et le Niçois jouent à World of Warcraft (un jeu vidéo en ligne, ndlr) ensemble. Ils ne se sont jamais rencontrés mais communiquent via Facebook ou par texto. Vendredi soir, Mario explique à Bruno et Gaétan qu'il ne va pas bien et veut en finir. Les deux ados alertent alors leur mère qui prévient à son tour la police niçoise. Les secours téléphonent au jeune homme et Mario assure qu'il va mieux.
Le message. Mais visiblement, le Niçois reste fragile. "Je part pour un monde meilleur... (...) Désoler mais je n'est pas la force de rester dans cette situation c'est pour quoi je préfair partir je vous aime adieu. Je vous surveille la haut", voilà le message laissé par Mario lundi soir sur Facebook. Mardi matin, l'un des deux ados Ch'ti le découvre et redonne l'alerte.
Sa mère prévient une nouvelle fois la police niçoise. Mais on lui demande d'abord de signaler une disparition inquiétante, condition nécessaire pour que les secours interviennent. Finalement, la situation se débloque. "Je suis tombée sur un policier bien dévoué à la cybercriminalité", raconte-t-elle dans les colonnes de la Voix du Nord.
La tentative de suicide. A mille kilomètres de là, les policiers du groupe cybercriminalité de la Police judiciaire parviennent à identifier l'adresse IP de Mario et finissent pas localiser son domicile. Lorsqu'ils arrivent chez lui, le jeune homme gît sur son lit, les veines ouvertes. Mais il est vivant.
Hospitalisé, le Niçois est sauvé par les médecins. "Le jour où j'ai voulu mettre fin à mes jours, j'ai entendu frapper à la porte. Et j'ai eu un flash. Un instant de lucidité. Je me suis douté que c'était eux qui avaient donné l'alerte. Ils avaient senti que ça n'allait pas. Ils ont compris que j'avais besoin d'aide", raconte Mario à Nice-Matin, depuis l'hôpital.
"Seuls eux pouvaient se soucier de moi. Ça fait quatre ans qu'on se connaît (...) On commençait à être bien liés. On se considère comme des frères", poursuit-il. Le jeune Niçois, qui voulait en finir à cause de problèmes sentimentaux et financiers, souhaite désormais réunir assez d'argent pour se rendre dans le Nord remercier ses sauveurs.