Tristesse et soulagement. C'est ce que ressent Monique Monarcha après sa condamnation à 12 mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Marseille. La femme de 59 ans, poursuivie pour avoir tenu une crèche illégale pendant plusieurs années, redoutait en effet d'écoper de prison ferme.
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Pour autant, cette condamnation implique pour elle la perte de son travail. Malgré les 4.000 euros de salaire qu'elle touchait en moyenne, celle que l'on surnommait "Tatie Monique" estime avoir tout perdu. Contactée par Europe 1, elle ne cache pas ses inquiétudes quant à son avenir. "On vous enlève tout du jour au lendemain. Je n'ai pas de RSA, je n'ai pas de boulot, l'avenir, je ne sais pas. Et vous ne savez plus ce qu'il vous arrive et votre vie bascule", commente-t-elle.
"On vous tombe dessus avec une descente de police"
En juin dernier, sa crèche illégale avait en effet été fermée après une opération de police. "On vous tombe dessus avec une descente de police, qui vous mette en garde à vue, qui vous mette en geôle", déplore-t-elle.
A la suite du jugement, Monique Monarcha ne cache pas son "sentiment d'injustice". "Mais quand même un soulagement de se dire qu'on n'est pas Madame Thénardier, mais quelqu'un qui a gardé des enfants à un prix très abordable et de façon déclaré comme on pouvait le déclarer et dont on nous a laissé le déclarer. C'était vraiment de type amical, un peu comme une grande famille, à qui l'on dit : 'viens, on va te dépanner'", estime-t-elle.
"Je voulais un truc qui soit simple pour tout le monde" :
Dans un appartement du centre-ville de Marseille de 50 m², disposant d'une petite cour intérieure, avaient été installés huit lits et sept transats. Monique Monarcha y gardait depuis 2008 de 15 à 25 enfants âgés de six mois à trois ans, pour 17 euros par jour et par famille. "Je voulais un truc qui soit simple pour tout le monde mais dans la légalité le plus possible", explique Monique Monarcha à Europe 1.
Cette dernière espère à présent un assouplissement de la loi. La nourriec sans diplôme ne souhaite en effet qu'une chose : pouvoir de nouveau s'occuper d'enfants, dans la légalité cette fois.