L'ex-superflic Michel Neyret, mis en examen dans une retentissante affaire de corruption, a défendu vendredi les méthodes de son ex-service, l'antigang, devant les assises du Rhône. Six accusés y comparaissent pour le violent braquage d'un bureau de change en 2010.
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Mis en cause par des avocats de la défense, qui accusent les services de police d'avoir laissé les malfaiteurs "monter" au braquage pour alourdir les poursuites judiciaires et réaliser "une belle affaire", Michel Neyret, cité comme témoin, a décrypté la "philosophie" policière devant la cour. "On ignorait totalement leur projet criminel (...) Nous n'avions absolument pas identifié la victime potentielle de ce vol à main armée", a-t-il affirmé, à propos des cinq braqueurs et un complice jugés depuis lundi pour leur participation présumée au vol à main armée du bureau de change Global Cash, en septembre 2010 à Lyon.
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Cinq ont reconnu leur implication à des degrés divers. Le sixième, sur lequel planent les charges les plus lourdes, clame son innocence. Filés depuis plusieurs semaines par la brigade de recherches et d'intervention (BRI), alors dirigée par Michel Neyret, dans le cadre d'un dossier distinct, les malfrats étaient susceptibles d'être interpellés en amont du braquage pour des faits d'association de malfaiteurs, avancent des avocats de la défense.
En particulier Me David Metaxas, qui entretient un rapport fait de défiance et de respect avec l'ex-N2 de la PJ lyonnaise. Pour l'avocat, le vol avec violence d'une berline à la frontière franco-suisse en septembre aurait dû provoquer l'intervention policière pendant ces semaines de filature. "Ces victimes-là ne sont pas suffisantes?", a interrogé le défenseur. "Elles comptent, ça ne passe pas par pertes et profits", lui a répondu celui qui se présente comme retraité de la police nationale.
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A la barre, Michel Neyret, 58 ans, a rappelé son but : "éliminer, neutraliser socialement pour une longue durée" les malfaiteurs qu'il a décrits comme "aguerris et plein de sang-froid". "Le fait que cinq personnes répondent du braquage devant la cour d'assises constitue la meilleure réponse que la police et la justice peuvent apporter", a-t-il ajouté. Michel Neyret, cheveux mi-longs et barbe de trois jours, a par ailleurs balayé la possibilité d'une intervention policière au moment du braquage, face au risque de fusillade meurtrière en plein centre-ville.
L'ex-commissaire divisionnaire avait déjà déposé comme témoin dans un procès de braqueurs en décembre 2011 à Saint-Etienne. Il était alors placé en détention provisoire à la prison de la Santé à Paris. Les méthodes à l'ancienne de l'ex-superflic, longtemps célébrées, ont été contestées puis décriées après sa mise en examen pour corruption, trafic d'influence, association de malfaiteurs ou encore trafic de stupéfiants, et ses huit mois de détention provisoire.
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