L'INFO. C'est l'aboutissement de long mois de surveillance pour les policiers de la Sous-direction antiterroriste (SDAT). Lundi matin, en région parisienne, ils ont interpellé six membres présumés d'une filière islamiste, soupçonnés de projeter des attaques sur le sol français. Le groupe a été placé en garde en à vue au siège de la police antiterroriste à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Parallèlement, trois
Une opération menée sur l'Ile-de-France. Ce coup de filet a été lancé lundi matin avec le soutien de la PJ de Versailles, du RAID et du groupe d'intervention de Lille. Les terroristes présumés ont été arrêtés à Trappes, dans les Yvelines, à Stains en Seine-Saint-Denis et à Roissy-en-Brie, en Seine-et-Marne. Au cours de leurs perquisitions les policiers n'ont pas fait de découverte significative d'armement mais les autorités gardent pour autant le sentiment qu'il s'agit là de suspects très déterminés.
Qui sont les suspects ? Le petit groupe d'hommes radicalisés étaient sous la surveillance de la SDAT depuis six mois. L'enquête a en fait débuté en décembre dernier quand la police a surpris les relations entre un bandit, déjà condamné à 12 ans de prison pour vol à main armée, et un autre individu, connu, lui, pour terrorisme. Ce dernier est en fait un membre de la "cellule de Francfort", le groupe qui prévoyait de s'attaquer à la cathédrale de Strasbourg en 2000. Les six suspects, tous Français, sont âgés de 22 et 38 ans. Trois d'entre eux sont nés à l'étranger, aux Comores, au Bénin et en Turquie. L'aîné, c'est ce fameux ancien membre de la cellule de Francfort. Le benjamin, serait quant à lui un jeune converti à l'Islam qui se faisait appeler Abderrahman. Tous sont connus de la police mais la plupart pour des faits de banditisme ou de violences. Certains avaient un temps envisagé de partir faire le Djihad à l'étranger avant de se recentrer sur la France.
Quels étaient leur projet ? Le groupe avait dans l'idée de s'en prendre à des personnalités. La menace n'était cependant pas imminente, l'équipe s'affairait à préparer et financer ses projets. Ainsi, deux suspects seraient par exemple impliqués dans le guet-apens tendu début avril à un employé de la banque postale en Seine et Marne. L'homme avait été attendu à la sortie de chez lui le matin et emmené à son agence. Butin amassé à l'époque : 2.000 euros.
Trois arrestations dans le sud. En marge d'un déplacement à l’École nationale supérieure des officiers de police à Cannes-Ecluse, en Seine-et-Marne, Manuel Valls a annoncé une nouvelle vague d'interpellations. Au lendemain de ce coup de filet en région parisienne, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a arrêté "trois individus connus et suivis pour leur appartenance au djihadisme" dans le sud de la France, selon le ministre de l'Intérieur. Ce dernier a précisé que ces deux affaires étaient bien "distincte(s)", présentant les six suspects arrêtés en Ile-de-France comme des individus "particulièrement dangereu[x] probablement auteur[s] d'un braquage" qui "avaient l'intention de passer à l'acte".