Originaire de Castres, dans le Tarn, à 27 km de Toulouse, Setih Boumaza est un jeune homme de 26 ans qui "n'a pas eu l'enfance qu'il voulait avoir. Il voulait faire un coup. C'est un appel au secours. C'est triste pour lui, mais maintenant, le fait divers est fini, laissez-nous tranquilles", a lancé le beau-frère du forcené, sous couvert d'anonymat.
Le preneur d'otages a fait irruption mercredi à 10h dans une agence CIC du quartier de la Côte pavée, à quelques centaines de mètres de l'endroit où le tueur au scooter Mohamed Merah avait tenu 32 heures le siège des policiers du Raid. Il demande alors de l'argent, mais apparaît fragile, peu cohérent, aux yeux des employés qui refusent. Le forcené est connu des services de police mais on ignore pour quels types de faits.
"Mon frère est croyant mais pas intégriste"
Le jeune homme sort alors une arme et prend en otage quatre employés. Il affirme agir au nom d'Al-Qaïda. Il insistera durant les discussions sur les "convictions religieuses" qui l'animeraient, une motivation qu'il demandera aux autorités de relayer auprès de la presse.
"Mon frère est un musulman croyant mais pas intégriste", rétorque sa soeur, lors d'un entretien à l'AFP accordé avant de se rendre sur place pour négocier sa reddition. "Nous sommes sortis en boîte, nous avons bu de l'alcool", se souvient-elle.
Selon sa soeur, Setih Boumaza travaille dans le "bâtiment". Il "avait été placé à la Ddass quand il était petit", raconte-t-elle, décrivant son frère, né "dans une famille nombreuse" comme quelqu'un qui "a la rage et a peur du monde extérieur".
Il ne suivait plus son traitement
Présenté comme un malade schizophrène par une source proche du dossier, Setih Boumeza, "était en rupture de soins depuis des mois et des mois vis-à-vis de l'hôpital Marchant", selon une source médicale toulousaine.
Ne souhaitant pas préciser la pathologie exacte dont est atteint le jeune homme, cette source a ajouté qu'il pouvait s'agir "de soins librement consentis ou bien de soins sans consentement", soulignant que cette seconde hypothèse est la moins vraisemblable car, "en cas de rupture de soins non consentis, on ne laisse pas les gens dans la nature".
Prévenue par l'AFP de la présence de son frère dans l'agence bancaire, sa soeur l'avait appelé sur son portable: "Il n'avait pas l'air d'avoir peur et il avait l'air bien." Lors de l'assaut, Setih Boumeza a tout de même tiré sur les forces de l'ordre . Aucun policier n'a été touché.