L'INFO. Un adolescent de 14 ans blessé à un œil lors des échauffourées de la mi-juillet à Trappes, dans les Yvelines, a déposé plainte mardi pour "tentative de meurtre aggravée". Son avocat met en cause la police pour un tir présumé de flash-ball, arme dite à "létalité réduite". Cette plainte contre X vise également des faits "d'injure publique" en raison d'une appartenance religieuse et "apologie de crime". Le parquet de Versailles a confirmé avoir reçu la plainte.
Blessé à l'œil par un projectile. Le 20 juillet, le procureur de Versailles avait indiqué qu'un adolescent avait été blessé à l'œil par un projectile d'origine indéterminée lors des violences de la veille. Des témoins avaient évoqué un tir de flash-ball et une enquête confiée à la police des polices (IGPN).
"Ce coup aurait pu être mortel". Selon Me Raphaël Chiche, son avocat, l'adolescent a perdu définitivement l'usage de son œil. Le conseil raconte que le soir du 19 juillet, aux alentours de 20 heures, l'adolescent rentre du supermarché le plus proche de son domicile lorsqu'il s'arrête devant le commissariat pour observer les échauffourées. "A partir de là, les policiers ont décidé de charger les émeutiers. En courant, l'un d'entre eux a pris appui sur mon client, lequel a trébuché", explique l'avocat au micro d'Europe1. "C'est en se relevant, alors qu'il était par terre, que le policier a tiré un premier tir de flash-ball, dans le visage, qui a provoqué l'éborgnement de mon client. Il a pu esquiver un second coup parce qu'une personne l'a tiré de justesse. Ce coup aurait pu être mortel", assure-t-il.
"Il y a intention d'homicide". L'adolescent, assure l'avocat, "a du mal à réaliser, du mal à comprendre qu'à 14 ans il ne verra plus que d'un œil, du mal à comprendre pourquoi il a été visé de manière délibérée. Parce que ce n'était pas une balle perdue. Pour le défenseur du jeune de Trappes, "le policier a délibérément choisit sa cible. Il y a intention d'homicide".
Une plainte en deux volets. Le chef de "tentative de meurtre aggravée" découle de l'action présumée d'un policier de viser "à deux reprises" l'adolescent "sur des zones sensibles", explique l'avocat. Le volet de la plainte contre X pour injure publique fait suite à des propos supposément tenus ensuite par un groupe de policiers à des passants à proximité d'une mosquée, leur demandant s'ils n'avaient pas vu par terre un "œil musulman". Enfin, la plainte vise également un policier auteur présumé de propos postés sur une page Facebook. Il est accusé d'apologie de crime pour avoir moqué la blessure de l'adolescent en ces termes : "il aura plus qu'un œil pour pleurer".