L'INFO. Un homme de 36 ans a avoué en garde à vue avoir tué jeudi à coups de couteau trois hommes dans un hôtel de Draveil, dans l'Essonne, parce qu'ils faisaient trop de bruit, a annoncé vendredi le procureur de la République d'Evry. Ce dernier a été mis en examen pour "homicides volontaires" et écroué samedi.
L'homme a rapidement reconnu les faits. Ce chauffeur livreur célibataire et sans enfant, placé en garde à vue jeudi en fin de matinée, "a reconnu presque instantanément les faits", a déclaré à la presse Eric Lallement. Les victimes, âgées de 38, 40 et 41 ans, ont été retrouvées mortes jeudi matin dans une chambre d'un petit hôtel pour partie fréquenté par des personnes en grande difficulté ou placées en curatelle par des hôpitaux psychiatriques, lardées chacune de "quatre ou cinq" coups de couteau au thorax ou dans le dos. Le meurtrier présumé, qui travaille de nuit et qui s'était couché mercredi vers 19h15, a expliqué aux policiers avoir entendu du bruit dans le couloir de l'hôtel aux alentours de minuit.
Une altercation avec les trois victimes. "Il est sorti et a eu une altercation avec les trois victimes", à qui il aurait demandé de "faire un peu moins de bruit", a détaillé le procureur. Mais "il a continué à entendre du bruit et il est retourné au contact" vers 2 heures, a-t-il ajouté. "Quand il est entré dans la chambre, le ton est monté avec l'un des trois occupants qui s'est avancé vers lui d'un air menaçant et qu'il dit avoir repoussé."
Selon le récit du suspect, deux des trois victimes - toutes fortement alcoolisées et connues des services judiciaires et psychiatriques - seraient tombées à terre pendant l'altercation. "Il a alors constaté qu'un couteau assez important était tombé de la poche" de l'une d'entre elles, a poursuivi M. Lallement. Selon son récit, le suspect prend peur, s'empare de l'arme, qu'il plante dans le cou d'une des victimes, puis d'une deuxième. Il s'en prend ensuite à la troisième, sur le lit, voyant qu'elle risquait de "venir au contact".
L'arme n'a pas été retrouvée. "Il dit être retourné dans sa chambre, avoir bu un café et être parti travailler", a déclaré le procureur. Le chauffeur s'est ensuite "débarrassé de l'arme", qui n'a pas été retrouvée. L'homme a été arrêté à son retour à l'hôtel, où il vivait depuis quatre mois, après sa journée de travail.